Bonjour Wahrani,
Les récits de l'enfance de Jésus sont en effet très
succincts et uniquement dans les évangiles selon Saint Matthieu et dans Saint
Luc.
Les évangélistes ont rapporté de la vie du Christ
avant le début de son ministère public ce qui se rapportait à sa mission
messianique et ce qui annonce donc sa mort et sa résurrection. On n'y trouvera
donc pas les épisodes charmants et naturels de l'évolution d'un petit enfant
(ses premiers pas ou ses premiers mots), pas plus qu'on ne trouvera de
description de la vie quotidienne du Christ entre 12 et 30 ans.
Saint Matthieu rapporte 2 évènements majeurs : le
massacre perpétré par Hérode sur les jeunes enfants de Bethléem, ville de
naissance du Messie (Michée 5,1) et la fuite en Egypte de la sainte famille.
Dans ce récit, saint Matthieu récapitule toute l'histoire du peuple d'Israël,
de son séjour en Egypte et de la libération de l'esclavage sous la conduite de
Moïse.
Jésus embrasse et récapitule toute l'histoire de son
peuple et toute la
Révélation.
Quant à Saint Luc, outre un récit très détaillé de la
naissance du Christ qui est porteur lui aussi de l'annonce de la mort et de la
résurrection de Jésus, on trouve ce passage si particulier de la rencontre de
Jésus avec les sages au Temple : 20 ans plus tard, les mêmes le condamneront à mort.
Cet épisode de la vie du Christ est rapporté parce qu'il annonce la mort du
Christ.
Une autre explication au silence relatif des évangiles
sur les 30 premières années du Christ s'explique par la structure clairement
assignée aux évangiles : de la prédication de Jean-Baptiste à la Résurrection(Actes 1,
21). C'est pourquoi Saint Marc et Saint Jean n'ont donné aucun renseignement
sur l'enfance de Jésus, ni sur sa vie avant le début de sa vie publique.
Dieu l'avait annoncé par ses prophètes :
Psaume 69, 10 :« Car je suis dévoré par le
zèle de ta maison et les outrages de ceux qui t’insultent retombent sur moi »
Sagesse
2, 12-21 (50 avant la naissance de Jésus-Christ)
« Tendons
des pièges au juste, puisqu'il nous gêne et qu'il s'oppose à notre conduite,
nous reproche nos fautes contre la
Loi et nous accuse de fautes contre notre éducation. Il se
flatte d'avoir la connaissance de Dieu et se nomme enfant du Seigneur. Il est
devenu un blâme pour nos pensées, sa vue même nous est à charge; car son genre
de vie ne ressemble pas aux autres, et ses sentiers sont tout différents. Il
nous tient pour chose frelatée et s'écarte de nos chemins comme d'impuretés. Il
proclame heureux le sort final des justes et il se vante d'avoir Dieu pour
père. Voyons si ses dires sont vrais, expérimentons ce qu'il en sera de sa fin.
Car si le juste est fils de Dieu, Il l'assistera et le délivrera des mains de
ses adversaires. Eprouvons-le par l'outrage et la torture afin de connaître sa
douceur et de mettre à l'épreuve sa résignation. Condamnons-le à une mort
honteuse, puisque, d'après ses dires, il sera visité.» Ainsi raisonnent-ils,
mais ils s'égarent, car leur malice les aveugle. »
Mt 27, 39-43 : «Les passants l’injuriaient, ils hochaient la tête en disant : «
Toi qui peux détruire le Temple et le rebâtir en 3 jours, sauve-toi toi-même.
Si tu es Fils de Dieu, descends de la croix ! Les grands prêtres avec les
scribes et les anciens le raillaient de même : « il en a sauvé d’autres et il
ne peut se sauver lui-même ! S’il est roi d’Israël, c’est le moment de
descendre de la croix et nous croirons en lui ! il s’est confié en Dieu ; que
Dieu le tire à présent de là, s’il l’aime tant »
Voir Mc 15, 29-32 et Luc 23, 35-38
L'explication tient au grave malentendu entre Dieu et
les juifs sur la notion de "Messie"...
Et cela répond encore à votre question précédente.
Les Juifs soumis à la domination romaine attendait un
Messie, fils de David qui chasserait les Romains et rétablirait le royaume
d'Israël. Ceux qu'on appelle "frères de Jésus" étaient précisément de
ces descendants de David qui portaient cette conception royale et militaire du
Messie.
Mais Dieu a envoyé à l'Humanité, un Messie humble qui
prend sur lui toute la souffrance de l'Humanité et pour qui il n'est point
question de domination autrement que par le refus de la violence.
Ce Messie ne convenait pas au peuple juif, ni aux
"frère de Jésus" de lignée davidique. Le peuple juif, plusieurs
décennies après a préféré suivre de faux messies qui ont causé le malheur de
leur peuple.
L'islam ne vous donne pas les bonnes clés
d'interprétation du prophétisme. Plusieurs prophètes d'un niveau de sainteté
inégalé n'ont pas laissé une ligne (Elie et Samuel, pour ne citer qu'eux).
Pax Christi,
Catholique