3.06.2021

Catholique a ecrit :

Bonjour Wahrani,

Je continue ma réponse…

Non, bien sûr que non…Les cultes païens étaient variés dans leur forme et l’on ne peut comparer la religion d’Isis, celle des dieux olympiens ou encore de Mithra. Les sacrifices d’animaux étaient monnaie courante dans la plupart des cultes païens : vous avez vu récemment des chrétiens offrir des taureaux en sacrifice à un saint ou une sainte ?

Les saints des premiers siècles sont des martyrs qui ont été exécuté parce qu’ils avaient refusé d’apostasier leur foi chrétienne en offrant un sacrifice à l’Empereur, vénéré comme un dieu.

Puis, avec la fin de la persécution romaine et la christianisation massive de l’Empire, les saints vont essentiellement être les évêques qui ont tenu bon et protégé leur peuple dans les siècles du Haut Moyen Âge. Les saintes sont souvent des vierges consacrées et des religieuses. Le peuple chrétien reconnaissait souvent leur sainteté à la pureté de leur état de vie, aux grâces qu’ils obtenaient déjà de leur vivant. Une fois décédé, et en s’appuyant sur la foi en la communion des saints et la résurrection des morts, les chrétiens ont continué à compter sur la prière encore plus efficace des saints en leur faveur auprès de Dieu. Par leur intercession, les grâces, miracles, guérisons, obtenus ont fait naître la dévotion du peuple chrétien, pour tel(le) ou tel(le) saint(e). Il y avait une sainteté de fait, née de la dévotion spontanée des chrétiens.

Au Xième siècle, la réforme grégorienne va organiser une procédure de vérification et de validation du culte des saints, pour en canaliser les manifestations parfois inappropriées ou erronées : l’Eglise met en place le fameux procès en canonisation.

 

Merci Wahrani, d’avoir mis en photo d’illustration la célèbre gargouille pensive de Notre-Dame, c’est ma préférée !

Double non. Il n’y a pas de croyance aux monstres fantastiques et il n’y a pas de mythologie chrétienne. Il y a un Dieu unique et créateur qui s’est révélé à des humains qui ont transmis la foi en ce Dieu qui a voulu se faire connaître des hommes, et sauver leur âme.

Utiliser l’iconographie chrétienne pour y voir des résurgences païennes est une ficelle un peu grosse… Non, nous ne croyons pas aux monstres fantastiques mais il y a un monde spirituel qui n’est pas toujours ami de Dieu. Les démons s’opposent à Dieu de toutes leurs forces de vaincus.

Ce qui vous choque, c’est l’expression artistique d’une spiritualité qui a évolué au cours des siècles, combiné à l’illettrisme des fidèles.

Pour enseigner les fidèles, l’Eglise n’avait que les images représentant des scènes de l’Ancien comme du Nouveau Testament, ce qui a été l’occasion de développer un riche langage symbolique que l’on qualifie parfois de « catéchisme de pierre ». Vous trouverez facilement les grands chef-d ’œuvres produit parle génie artistique chrétien, les portails, les vitraux, les sculptures et retables exposés dans nos églises, les plus célèbres comme les plus modestes s’appuient sur ce langage symbolique.

Ces œuvres reflètent également l’objet de la spiritualité de la période ou des circonstances qui l’ont produite. La peur de l’enfer et du jugement sur laquelle l’Eglise a beaucoup trop fait fond a pris la forme que vous décrivez, avec des gargouilles et des démons qui tourmentent des damnés tordus de douleur.  Le Christ est représenté en majesté, cerclé de la mandorle de sa gloire divine (voyez le remarquable tympan de l’abbaye Sainte Foy de Conques).

Mais au 14ème siècle, qui est un siècle de grands malheurs, la guerre de Cent ans et la peste, vont infléchir la représentation artistique chrétienne : plus sensible à la fragilité humaine, la spiritualité chrétienne se focalise davantage sur le Christ, homme de douleurs. Un thème très connu et magnifique qui apparaît à cette époque, c’est la Pietà : la représentation du moment où le corps du Christ, descendu de la Croix est déposé entre les bras de Sa Mère. Il associe à la fois, le regard chrétien porté sur la Passion du Christ, avec l’amour chrétien pour la Sainte Vierge. LA plus connue et la plus sublime de toutes est indiscutablement celle de Michel-Ange, mais il en existe de nombreuses, dramatiques ou touchantes dans leur simplicité.

Avec mon amitié,

Catholique

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Wahrani a écrit :

  Je vous cite : Mais, Eh … Oh… Kader, c’est oublier que l’Algérie a été colonisée par les turcs bien plus longtemps que les français : 30...