9.12.2020

Wahrani a ecrit

 Bonjour Catholique,

En effet, sans voir une quelconque punition dans le fléau du Coronavirus, qui nous frappe tous, tout juste si je me demande qu’elles seront les conséquences ?

Je trouve que cette histoire qui nous vient de Chine, nous rappelle juste notre grande fragilité et agit comme une petite piqûre de rappel. Là, il s'agit peut-être d'une simple mutation d'un virus, d'une petite bestiole et voilà, l'émotion et la peur fait le tour du monde. Nous mesurons ainsi à quel point nous sommes vulnérables, à quel point nous cumulons les risques de catastrophes. Cet événement est bien un micro signal et veut dire quelque chose, si l'on y regarde d'un peu plus près même dans les pires catastrophes on pourra toujours trouver des point positifs.

Certains courants (des Evangélistes Américains), pensent que le problème de la pandémie est que nous sommes trop nombreux sur cette terre !!!!!

D’autres imputent le sujet au climat, à la  biodiversité, aux pollutions, à la politique, à la géopolitique, aux tensions guerrières, etc. etc.

Ce qui est sûr, c'est que cette épidémie va quelque peu bouleverser notre sacro-saint égo-surdimensionné, que notre monde malade rend aussi malade des gens qui ne manquent pas d'exprimer leurs déséquilibres. Les médias, avec leurs journaux répétitifs, affolent certains qui en arrivent à avaler des grosses doses d'aspirine et autres paracétamols, qu'ils croient préventives à tort. Ce type de comportement, répété par de trop nombreux individus fait bien plus de mal, donc à nos semblables, donc à nous même, bien plus sûrement que ce virus, aussi néfaste soit-il !!!

Le seul aspect visible, c'est que ce virus tue vite, rapidement, avec des délais courts et que nous sommes submergé par l'émotion d'une actualité sinistre. C’est pour dire que nous sommes manipulés, notamment par les medias, et que la peur est une arme redoutable. Ce matraquage médiatique vient nous faire prendre conscience que ce virus peut nous atteindre, nous tuer. Il vient donc nous rappeler que nous sommes vulnérables, mortels.

Et comme chacun sait, la mort fait peur, ceci reste une grande et grave entorse à la légendaire tranquillité du monde occidental, en effet en Europe, ça devrait aller les infrastructures et le suivi médical sont solides, mais nous avons vu que même entre eux (Européens), le partage, la compassion et la solidarité, c'est autre chose (l’Italie et l’Espagne ont été laissées pour compte par l’U.E.)

Bien qu'il soit vrai que les medias font beaucoup moins de battage sur bien d'autres sujets tout aussi morbides et ou inquiétants. Par exemple plus de 2260 migrants sont morts en Méditerranée en 2018.

Alors bien sûr, régulièrement les medias nous parlent de ceci ou de cela mais jamais de cette Population Palestinienne à qui ont refuse d’apporter de l’aide pour lutter contre le coronavirus. Les soldats israéliens n’hésitent nullement à cracher volontairement sur les Palestiniens, ces crachats dont l’objectif ne fait aucun doute: tenter de propager le virus parmi une population sans aucune protection.

De mieux en mieux les juifs nous font toujours de belles perles et les murs d’Israél ne les arrêtent pas pour autant.

Ou encore cet aspect de refus de l’autre de non assistance, en effet il s’avère qu’en France, certains hôpitaux refusent toute assistance médicale aux migrants et autres étrangers. 

Mais là nous voyons bien la finalité du silence de ces médias.

En final je dirai que nous devrions être humbles, des grandes catastrophes et maladies peuvent être encore en route, l'égoïsme mondial des puissants voleurs est la base de toutes ces malédictions. Et surtout que nos amis chinois arrêteront-ils de manger Serpent, Rat, Chat, Chien, Chauve souris et tout autres bestioles.

Chère Catholique, certaines informations rapportent que l’Eglise catholique vient d’atteindre le summum du ridicule, révélés par la crise du coronavirus, l'Eglise catholique a décidé d'accorder, sous certaines conditions, « l'indulgence plénière », (pardon des péchés) aux croyants atteint de la maladie Covid-19, qu'ils soient à l'hôpital ou à leur domicile. D’après  un décret pontife rendu public émis par un tribunal du Vatican, le pardon concerne aussi d'autres fidèles catholiques, pour bénéficier de ces indulgences, les malades devront participer à un certain nombre de célébrations retransmises à distance ou d'autres formes de dévotion, en ayant aussi « un esprit détaché de tout péché », stipule le décret vaticane.  Même chose pour ceux qui prient pour eux, la lecture de la Bible par exemple devra se faire pour au moins une demi-heure.

Et tant pis pour le reste du monde, toutefois étant musulman, je souhaite que Dieu ait pitié des uns et des autres et de nous bien sûr, comme vous le dites.

Enfin, revenons à nos divergences, et je commencerai par le péché originel, et la chute de l’homme donc il me faudrait noter à mon amie Catholique que le mot et la notion de « péché originel » sont totalement absents des évangiles. Cette doctrine chrétienne explique que depuis cette faute, la nature humaine est corrompue C'est saint Augustin instruit à l’école  des  Grecs, qui à partir du récit fictif de Gen 3 a été le premier pour parler du "péché originel".

Quant aux écrits hébraïques la doctrine du péché originel n’est pas développée et loin d’être au nombre des dogmes du Judaïsme.

N’étant pas exégète je m’excuse ici de m’aventurer, sur un terrain réservé (chrétien) pour voir que le Livre de la Genèse rapporte que Adam et Eve étaient censés vivre une vie éternelle et sans péché dans un merveilleux jardin. Cependant Satan, sous la forme d’un serpent serait venu tenter Eve avec la pomme de l’arbre interdit, et aurait provoqué la chute de ce premier couple d’humains, et depuis, les hommes vivent une vie mortelle et douloureuse.

Tout le monde chrétien connaît cela, pourtant, aucun de ces détails ne figurent dans le récit de la Genèse.

Il n’y a pas trace de péché originel, ni de la chute de l’homme. Le texte ne parle jamais d’une existence éternelle, il n’y a pas non plus trace de diable, mais seulement d’un serpent parlant. Même la présentation du fruit comme une pomme ne se trouve pas dans le texte. Tous ces détails sont le fait d’anciennes interprétations, et elles se sont imposés sur le récit et continuent à s’y imposer de nos jours. Elles sont le fruit des anciens interprètes.

Je peux encore citer que l’Ancien Testament est rempli d’exemples similaires : l’interprétation judéo-chrétienne a présenté Abraham comme étant le premier monothéiste et Jacob comme le plus Juste, mais un examen attentif de l’Ecriture révèle que ces idées ne proviennent pas du texte écrit. A nouveau, elles sont le fruit des anciens interprètes et surtout que le judaïsme n’adhère à aucune fixation sur le péché originel d’Adam et Eve.

Il faut ajouter également que l’islam qui insiste beaucoup sur le Jugement dernier, n’accorde aucune place au péché originel ainsi dans la pensée islamique à l'opposé de la doctrine chrétienne: la nature humaine n'a pas été corrompue par la faute d'Adam, puisque l’Islam nous explique que la raison d'être de l'homme est d'avoir à faire le choix entre le Bien et le Mal.

Telle est, sur ce point, la doctrine de l’Islam, qui ne saurait rien admettre qui ne soit conforme à notre conscience éclairée par la raison.

Le rapprochement du Péché Originel avec la mythologie grecque repose essentiellement sur les écrits de Saint Augustin qui est à l’origine du concept de péché originel: il propose que Adam et Ève transgressent la loi divine et subissent la punition de Dieu, qui par l’acte sexuel, transmet le péché originel à l’humanité, Sa thèse de la transmission du péché originel est établie sur le parallèle que fait la mythologie grecque dans la punition infligée par les Dieux.

Cette thèse s’oppose la prédestination et le libre-arbitre. La liberté de l’homme lui donne, comme le dit le moine Pélage d’être seul responsable de sa destinée et de s'abstenir du péché ?

Le moine Pélage contestait le péché originel, on sait aussi que L'Église catholique a condamné Jean-Jacques Rousseau (que j’apprécie énormément) parce qu'elle estimait qu’il niait le péché originel et adhérait au pélagianisme.

Avant de revenir vers l’Eucharistie ainsi que vers la divinité du Christ, je tiens à vous dire, Chère Catholique, je respecte l'ardeur avec laquelle vous cherchez à répandre vos convictions religieuses. Nous devrions prendre exemple sur votre ténacité. Mais les catéchismes de l’église ne représentant aucun argument dans l’historicité du christianisme.

Mais même si nous ne sommes pas toujours d'accords sur certains aspects doctrinaux, la controverse reste amicale. Je ne suis pas du genre à avoir raison sur tout et que les autres sont dans l'erreur. Loin de là !!!!!

C’est une question de foi. La foi n'est pas une simple croyance, c'est un éclat divin qui est mis dans notre for intérieur.

L’Eucharistie était une conception depuis longtemps divinisée en l’incarnant dans le mystère de la messe, avec le christianisme devenait la dernière et la plus grande des religions de mystères.

A ce titre je suis tenté de dire que les mystères grecs vinrent se fixer dans le secret de la messe. Le christianisme a magnifié ces anciennes religions à mystères : 

D’Egypte vinrent les idées de trinité divine, de l’immortalité personnelle pour la récompense et pour le châtiment;

D’Egypte aussi, l’adoration de la mère et de l’enfant, ainsi que l’ésotérisme mystique qui assombrit la croyance chrétienne.

De Syrie, le drame de la résurrection d’Adonis

De Thrace, peut-être le culte de Dionysos, dieu mourant et sauvant.

Le rituel mithriaque ressemblait de si près au sacrifice eucharistique de la messe, que l’église accusa le démon d’avoir inventé ces similitudes, pour égarer les esprits faibles. Comme on voit on peut aisément dire que le christianisme a été la dernière grande création du monde païen ancien.

Le génie du christianisme, c’est d’avoir tourné le dos à l’enseignement de Jésus pour réintroduire tous les mythes des religions anciennes qu’il a ainsi supplantées dans une représentation théâtrale dans la liturgie et a réussi à enchanter certains peuples

A propos de la Divinité de Jésus, je pense que dans son amour passionné pour Jésus, la chrétienté l’a toujours rapproché de Dieu autant qu’elle a cru pouvoir le faire, et l’histoire du dogme de sa divinité est une apothéose, le tout en un Dieu humanisé, en un Au-delà promis par sa résurrection, le salut par un baptême, le Saint-Esprit communiqué en buvant le sang et mangeant la chair de son fils sacrifié sur un autel.

Je n’ai pas à discuter de la valeur spirituelle de cette théorie, je me borne à en indiquer l’inexistence et à constater l’accueil défavorable qu’elle reçut chez nombre de religieux chrétiens, je citerai Paul de Samosate un religieux chrétien du 3e siècle, il s’était mis en marge de l’Église en niant la divinité du Christ, et en faisant un prophète par l’intermédiaire duquel Dieu avait parlé. Il avait à Antioche des partisans, les pauliciens, qui formèrent une secte qui allait perdurer jusqu’à l’époque du 4e siècle. Il présentait le Christ non comme vrai Dieu, mais comme un homme juste.

En 260, ce Paul de Samosate fut élu évêque d'Antioche. Il fut condamné par le concile d'Antioche en 268 ou 269 comme hérétique, et il fut condamné. Un peu avant lui, un autre Bérylle, évêque de Bostra, avait développé un système analogue et avait de longues discussions avec Origène pour lui dire que ; le Christ ne vient pas d’en haut, du ciel ; il vient d’en bas, de la terre ; il sort de l’humanité.

Donc, in peut constater que certains religieux dans le christianisme primitif, ont contestés fortement la divinité de Jésus bien avant l’arrivée de l’Islam.

De là le Jésus réel, n’a jamais réclamé les titres divins, et que cependant l’histoire de sa divinisation commence sous ses yeux. Tant qu’il est là, il va sans dire que nul ne songe, surtout au sein du rigide monothéisme des Juifs, à faire de lui un dieu, ni même un demi-dieu. Il s’appelait lui-même le Fils de l’homme; ce titre modeste ne suffit pas longtemps à l’enthousiasme de ses disciples qui avaient pensé que ce n’était pas même assez qu’il soit un prophète, il fallait lui décerner le titre incomparable et que nul ne puisse partager avec lui, il fallait le nommer le Christ, le Messie. Jésus, il est vrai, accepta ce titre et mourut pour l’avoir accepté car les juifs lui refusèrent ce titre.

Jésus était un homme, issu d'une naissance spéciale, c'est vrai, et aussi qualifié de verbe divin, esprit de Dieu. Mais cela n'en fait pas Dieu Lui-même. Ce n'est pas parce que les gens de l'époque émerveillés par la force spirituelle de Jésus et des miracles qu'il accomplissait se sont persuadés de sa divinité, que c'est la vérité. De plus il ne faut pas confondre les propos d'un Evangéliste investit d'un état spirituel qui le fait parler comme si c'était Dieu qui parlait, ce qui est le cas, pour prétendre qu'il est Dieu. 

Alors dans ce cas, on se retrouve dans un panthéon digne de la Grèce ou de Rome antique...La foi ne détruit pas la raison et assurément, elle n'est pas source d'ignorance, au contraire. Mais la foi qui est utilisée comme prétexte dans cette croyance, dont je rappellerai qu'elle ne date que du concile de Nicée, au 4ème siècle, est un cas flagrant d'inaptitude érigée en dogme.

Une polémique quasi éternelle concernant la nature divine de Jésus. Elle a été un des débats cruciaux de la toute première église des chrétiens. Jésus n'a jamais affirmé sa divinité mais ce sont les communautés des apôtres les plus proches qui l’ont révélé.

Rien que cet axiome de base permet déjà de mettre fin à cette polémique.

En final, chère Catholique, que nos prières, nous aident à faire face à cette épreuve du fléau de la Coronavirus, qu’elles puissent aider les malades et surtout qu’elles aident le monde entier à sortir de cette pandémie afin de retrouver notre compassion et notre miséricorde les uns envers les autres. Inch-Allah !!!!!

Avec mes Amitiés

Wahrani.

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Wahrani a écrit :

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