9.12.2020

Catholique a ecrit

 Cher Wahrani,

Ne vous excusez surtout pas de la longueur de vos messages et de votre amour des mots qui est évident. Je suis moi-même femme d'écriture et de lecture. Vous prenez soin de répondre, c'est une marque de respect envers votre interlocutrice.

Vous soulevez beaucoup de points dans votre message, et pour répondre à chacun, il faudrait quasiment un fil dédié. Je m'en tiendrais à un sujet que nous n'avons pas encore eu le loisir d'aborder ensemble qui est ce qui nous distingue, les chrétiens, des juifs.

Les patriarches n'étaient pas juifs et la Bible est pleine de personnages qui ne l'étaient pas, mais qui étaient des justes. Job, que la tradition musulmane connait sous le nom d'Ayoub (je parle sous votre contrôle), n'était pas juif, ni même israëlite. Ruth, aïeule du Christ, était moabite. On pourrait multiplier les exemples...

La Bible nous parle toujours d'universalité mais il est vrai que les juifs, dans leur interprétation, ont réduit la portée de la Révélation à la dimension nationale pour en réserver les fruits à leur peuple.

C'est d'ailleurs ce qui a produit le 1er schisme dans l'histoire de la jeune Eglise : parmi les premiers chrétiens qui étaient tous d'origine juive, certains n'ont pas accepté que l'Evangile soient également destiné au reste de l'Humanité, avec l'abandon de l'observance des commandements de la Torah (en particulier, en matière de pureté rituelle). Ceux-là, qu'on appelle de divers noms "judéo-chrétiens", "nazaréens", se sont séparés de l'Eglise. A force de repli sur eux-mêmes, ils ont disparu.

A partir de la fin du 1er siècle, les sages du judaïsme (mais sont-ils vraiment sages ?) ont déployé toute une stratégie pour séparer strictement les juifs, de ceux des leurs qui se réclamaient du Christ. Au final, cette stratégie a permis de les séparer de tous les non-juifs. Ils ont établi un texte qui anéantissait le caractère christique de telle ou telle prophétie ; réinterprété certains passages au profit d'une lecture qui fait du peuple d'Israël dans sa globalité, le Messie lui-même.

En particulier, une prophétie d'Isaïe, au chapitre 53, qu'on appelle "le chant du Serviteur souffrant", fondamental dans la foi chrétienne puisqu'il décrit la Passion du Christ de façon détaillée. Les juifs le lisent comme l'annonce des souffrances collectives de leur peuple, faisant ainsi de ce peuple, le Messie lui-même.

Vous l'aurez compris en me lisant, j'ai beaucoup d'intérêt et de respect pour la tradition juive, qui est millénaire et qui a été le vecteur de la Révélation que Dieu nous fait de Lui-même : mais jusqu'au point essentiel pour moi qui est celui de la fidélité au Christ. En rejetant leur Messie, les juifs ont vidé leur quête de sens de sa substance. Que leur reste-t-il ? Des revendications territoriales et une tradition réduite à des observances stériles que Jésus, Notre Seigneur, dénonçait déjà.

J'apprécie beaucoup que vous me parleriez de votre islam et de votre Coran, c'est d'une belle noblesse d'âme. Moi aussi, je vous parlerai de ma foi catholique et de ma Bible, si Dieu veut. Ma Bible qui décrit tout le panorama de la violence et de l'horreur dont l'humanité est capable, n'en approuve aucune mais nous invite à chercher qui nous fera dépasser cette violence et cette cruauté et comment. Annoncé par Dieu, dès le début de l'histoire humaine, décrit par les prophètes, c'est Jésus-Christ.

Je m'arrête là pour le moment, mais je ne m'en vais pas, je continuerai ma réponse un peu plus tard !

Amitiés,

Catholique

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Wahrani a écrit :

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