7.25.2020

Catholique a ecrit :


Cher Wahrani,
Vous résumez très bien dans votre message les difficultés présentées par les récits de la conception miraculeuse dans l’évangile de Matthieu et dans celui de Luc. Ils comptent parmi les textes les plus difficiles du Nouveau Testament, tant du point de vue théologique que du point de vue historique et de la critique textuelle. Je résumerai ainsi : on a toujours l’impression qu’il nous manque une clé qui permet d’ouvrir la porte du texte.

Différents auteurs ont cherché à expliciter ces textes : les auteurs des écrits apocryphes chrétiens que vous citez en relatant de façon plus détaillée, l’enfance et le mariage de la Vierge et de son époux Joseph ; les auteurs ecclésiastiques dans les homélies et les auteurs hérétiques dans des évangiles dont le contenu est irrecevable.

Je vais vous donner mon analyse, qui peut parfois s’écarter de ce qui est tenu couramment par l’interprétation chrétienne.

Le mariage de Marie et Joseph était un mariage dont la finalité était de confier la vierge consacrée qu’était Marie, à la garde d’un homme digne de confiance, veuf certainement et déjà père. C’était à la fois un vrai mariage du point de vue du droit rabbinique puisque toutes les étapes que vous écrivez ont été accomplies mais c’était un mariage qui n’avait pas la finalité ordinaire du mariage.

Contrairement à ce qui est couramment admis, je ne pense pas que la grossesse de Marie, une fois devenue visible, ait provoqué le moindre scandale et encore moins exposée Marie à la lapidation. S’il était connu que Marie était une vierge consacrée et Joseph son époux chargé de la protéger, elle avait parfaitement la possibilité de renoncer à cet état et par conséquent, le mariage « de protection », devenait un mariage « normal ». A Nazareth, tout le monde aura considéré que Marie avait mis fin à son vœu et que la vie avait suivi son cours naturel…

Aucun reproche à faire à Marie quant à un vœu dont elle était seule à pouvoir dire s’il était définitif ou provisoire.

Le seul pour qui la grossesse de Marie pouvait susciter des interrogations, c’est bien Joseph.  Mais, à moins de considérer cet homme unanimement respecté comme un gros nigaud, sa réaction décrite dans Matthieu n’est pas celle d’un mâle blessé dans son orgueil de procréateur. C’est plutôt celle d’un homme pieux et juste, qui partageait l’attente d’Israël de la venue du Messie mais qui savait aussi que Marie était une femme plus que digne de confiance. Il ne met pas en doute que la situation de Marie est tout à fait extraordinaire et que ce qui se joue en elle est dans le plan de Dieu : il veut agir secrètement pour ne pas faire médire injustement de Marie et parce qu’il ne se croit pas digne d’être aux côtés de Marie. C’est donc l’ange qui éclaire Joseph sur le rôle que lui-même doit jouer dans la vie de Marie comme dans celle de Jésus : il fait lui aussi partie du plan de Dieu pour la révélation de son Messie.

Le récit de Luc mérite un développement plus ample sur lequel j’espère que nous aurons l’occasion de revenir : il dépeint une situation tout à fait unique qui vaut à la Sainte Vierge, son surnom de « Nouvelle Eve ».
Voici à mon tour que je vous propose quelques belles vidéos sur notre Maman du Ciel :

Un "Stabat mater dolorosa" islamo-chrétien :
"Si laude Maria" un chant dans ma langue maternelle, le niçois, de louange à Marie
Et un chant de la tradition orthodoxe "Agni parthene" ("Vierge immaculée)

Bonne écoute !
Catholique

Wahrani a ecrit :


Bonjour chère Catholique,
Je me réjouis de pouvoir continuer nos échanges et tout  en restant sur la belle histoire de la Sainte Méryem, je dois dire que selon Matthieu et Luc nous présente Méryem aussi bien comme la fiancée que comme l’épouse de Joseph.  Qu’est-ce à dire ?

Les coutumes matrimoniales chez les Juifs au temps de Jésus, comportaient trois étapes : promesse de mariage, fiançailles et mariage. La promesse de mariage n’était qu’un simple engagement, sans rien de définitif. Les fiançailles par contre étaient un acte de la plus grande importance, elles devaient durer une année entière et avaient un caractère aussi définitif que le mariage lui-même. La fiancée qui manquait à sa promesse était lapidée comme adultère. Toute une cérémonie avait lieu qui cimentait les engagements pris et leur donnait quelque chose d'absolu.

Les fiançailles entraînaient donc pour une fiancée des obligations proches de celles d’une femme mariée, notamment celle de la fidélité.

Ainsi Matthieu (I18-25), tout au début de son Évangile, après avoir retracé la Généalogie de Jésus, raconte la visite de l’Ange qui vient rassurer Joseph sur la grossesse de Meryem. L’auteur, après avoir présenté Meryem comme la « fiancée de Joseph », fait dire à l’ange : « Ne crains pas, Joseph, de prendre pour toi Marie ton épouse ».

Sans trop entrer dans les contextes, les textes canoniques sont donc relativement explicites sur le statut matrimonial de Meryem.

Par ailleurs on sait que par la tradition juive, Marie était entrée au Temple à trois ans, « y demeurant comme une colombe et recevant de la nourriture de la main d’un ange », mais à l’âge de onze ans, il n’était plus question de l’y garder, car elle risquait de «souiller le sanctuaire». Les prêtres lui suggérèrent de demander à Dieu de préciser les vues qu’il avait sur elle, et, lui dirent-ils, « ce que le Seigneur t’aura manifesté, cela nous le ferons ».

Le grand prêtre Zacharie décide d’organiser une réunion pour lui trouver un mari, lequel sera désigné selon « le tirage au sort des baguettes ou verge ». C’est alors que le prêtre Zacharie,, reçut d’un ange un message explicite «Convoque les veufs du peuple ; qu’ils apportent chacun une baguette Marie sera la femme de celui à qui le Seigneur Dieu montrera un signe. ».
Le message fut transmis dans tout le pays de Judée.

Les veufs se rassemblèrent à Jérusalem et se rendirent chez le prêtre avec leurs baguettes. à l’autel, et que celui dont la baguette fleurirait, et au bout de laquelle, le Saint-Esprit descendrait sous l’aspect d’une colombe, celui-là, sans l’ombre d’un doute, devrait devenir l’époux de la Vierge. Joseph, qui, trouvant grossier qu’un homme d’un âge aussi avancé que le sien épouse une vierge si jeune, fut le seul à dissimuler sa  verge ou baguette quand tous les autres avaient apporté la leur à l’autel.

Ainsi désigné, Joseph apporta la sienne, qui fleurit aussitôt, et au bout de laquelle se posa une colombe descendue du ciel. Tous comprirent alors avec certitude qu’il serait l’époux de la Vierge,

On aura noté que ce ne sont pas les célibataires du pays qui ont été convoqués, mais uniquement les veufs.

Je tiens Chère Catholique à préciser que l’allusion au verge se réfère à un procédé  par lequel, à l’époque de Moïse, dans des circonstances difficiles pour la communauté, Dieu avait  fait connaître son choix : dans une tente particulière, les chefs des douze tribus d’Israël durent chacun déposer une baguette, portant le nom de leur tribu. « Le lendemain, Moïse retourna dans la tente […], et voici que la verge d’Aaron avait fleuri, pour la tribu de Levi : il y avait poussé des boutons, éclos des fleurs et mûri des amandes » (Nombres, XVII, 23)
.
Aaron fut désigné de cette manière, par verge bourgeonnant . C’est sur ce modèle biblique que les auteurs ont  construit le récit de la désignation de Joseph, même s’ils ont  modifiés le  signe   envoyé par Dieu : ce n’est pas un bourgeon qui apparaît, mais une colombe qui s’en détache et se pose sur sa tête.

Dans le Catéchisme chrétien, Joseph il n’est désigné ni comme l’époux, ni même comme le fiancé de Marie, simplement comme son  gardien. Et en ce qui concerne cette «garde», Joseph ne s’en charge même pas lui même, il quitte immédiatement la jeune fille  Les textes ultérieurs éviteront cette ambiguïté et laisseront tomber ce statut de «gardien» : chez eux, la cérémonie, quelle qu’en soit la forme, désignera Joseph comme le mari de Meryem. Un peu plus tard la grossesse de Marie est remarquée, le grand prêtre, lequel envoie ses serviteurs pour vérifier. L’affaire passe alors au tribunal religieux. Joseph est accusé d’avoir manqué à sa parole et que Joseph n’était pas seulement un gardien, mais aussi un époux.

Quelle faute exacte aurait donc commise Joseph ?

D’avoir consommé le mariage avant l’heure et sans bénédiction divine, ce qui aurait été assimilé à un adultère !!!!
Le  couple est soumis à une sorte d’ordalie, qui est appelée «l’eau d’épreuve».

Dans le Catéchisme chrétien nous trouvons que :
Et ayant pris l’eau, le grand prêtre fit boire Joseph et l’envoya au désert ; et ce dernier revint sain et sauf. Et il fit boire aussi la jeune fille et l’envoya au désert ; et elle redescendit saine et sauve. Et tout le peuple s’étonna que leur faute n’eût pas été manifestée.

L'historicité de l'événement explique qu'il ait été relaté par des hommes assez portés dans la Superstitions et les miracles chrétiens.

Cette croyance prit son essor après la proclamation dogmatique du concile d’Ephèse (431), selon laquelle Marie est réellement la Theotokos (Mère de Dieu) pour avoir mis au monde le Verbe incarné, le Dieu fait chair.

Encore une fois, je précise l’aspect divin du Qur’an qui avait bien noté la connexion de la Sainte Meryem et Aaron pour la déclaré Sœur d’Aaron en la reliant à l’état sacerdotal et également aux signes par les Baguettes.

Le Qur’an témoigne donc un profond respect pour Méryem
Bien que le Prophète Muhammad était un arabe, il place Méryem, de surcroît une juive, au-dessus des femmes de ce monde.

Dieu n’a-t-ll pas dit ailleurs:
«Pour Allah, l’origine de Jésus est la même que celle d’Adam. Il l’a créé de l’argile, puis il lui a dit: «Sois» et il a été»  Qur’an 3, 59

Dans la Sourate 19, qui porte d'ailleurs son nom, Méryem est traitée différemment dans le texte saint des musulmans on se rend compte que le dialogue entre Dieu et Méryem est très soigné. L'accusation d'adultère est levée par l'intervention du Jésus enfant alors que tout au long des 4 évangiles le doute plane.

Avec mes amitiés
Wahrani

Catholique a ecrit :


Bonjour Wahrani,

A mon tour, je vous présente tous mes vœux de santé et de bonheur pour cette année, ainsi qu’à votre famille et ceux qui vous sont chers ! Je forme le vœu également que cette année nous voie poursuivre notre échange avec tout le sérieux et la cordialité qu’il mérite !

En quelque sorte oui ! Si on prend le mariage dans son sens commun. Mais l’union de Marie et Joseph avait une forme et une finalité différentes. Marie est restée dans son état de consécration virginale toute sa vie et la naissance de Jésus-Christ n’y a en rien porté atteinte.
Marie était une vierge consacrée, de sorte que le mot « vierge » ne désigne pas seulement le fait de n’avoir jamais eu de rapports sexuels avec un homme mais aussi un don de soi intégral à Dieu. J’ai déjà eu l’occasion de l’expliquer quand nous avons parlé des apocryphes chrétiens qui relatent la vie de Marie.

Dans le judaïsme ancien, des formes de vie consacrée existaient et il était possible en particulier pour une femme de consacrer sa virginité à Dieu. Pour garantir la protection et la sécurité de la vierge consacrée, elle était confiée à un homme plus âgé chargé de veiller sur elle. C’est le sens du mariage de Marie et Joseph tel qu’il est décrit dans la tradition chrétienne et c’est en parfaite conformité avec les évangiles en particulier celui de Luc, qui précise bien que Marie est à la fois une vierge et une femme mariée. Il n’y a aucune calomnie dans tout ça.

Marie n’a jamais renoncé à sa virginité. C’est pourquoi devenue veuve à la mort de son époux Joseph, elle ne s’est jamais remariée, n’a jamais eu d’autre enfant de sorte que Jésus la confie à son disciple Jean puisque Marie n’a aucun proche parent mâle, en dehors de Jésus. Pouvait-il exister un gardien plus sûr pour protéger la consécration virginale de Marie que Saint Jean qui, lui-même, ne prit jamais d’épouse et se maintint dans une parfaite pureté ?

C’est pourquoi les «frères et sœurs» de Jésus ont été considérés par cette même tradition comme des enfants de Joseph, d’un premier mariage. Mais comme vous le développez, d’autres explications sont possibles, y compris celle de cousins de Jésus. Mon hypothèse préférée est celle proposée par le dominicain Etienne Nodet : les habitants de Nazareth étant tous descendants de David, ils se considéraient tous comme frères et sœurs, avec des liens de parenté réelle plus ou moins proches. La mémoire de cette origine davidique des habitants de Nazareth est d’ailleurs attestée jusqu’en l’an 249, lors de la persécution de Dèce.

Vous parlez de rédaction tardive et de caractère unilatéral des sources…Laissez-moi attirer votre attention sur un point de chronologie…

Jésus-Christ a vécu sous le règne de 2 empereurs romains : Auguste (mort en 14) et Tibère (mort en 37). Deux personnages très puissants qui dominaient le monde connu de l’époque. Leurs biographies respectives ont été publiées aux alentours de l’an 110-120, sous les plumes de Suétone et de Tacite, donc entre 80 et 100 après leur décès. Pourtant, la vie d’un obscur charpentier de Galilée avait déjà été mise par écrit dans 4 textes différents : les évangiles de Matthieu, Marc et Luc ayant été écrits avant la destruction du Temple en 70 et celui de Jean vers la fin du 1er siècle et est attesté par un papyrus qui date de 120 de notre ère.

On a raconté la vie Jésus avant de raconter celle des 2 empereurs les plus puissants de son temps.

Quant au caractère unilatéral des sources, je vous rappelle que les évangélistes ont eu recours au témoignage des apôtres et de nombreux disciples, ainsi qu’à celui de la Vierge Marie elle-même pour l’enfance de Jésus.

Le métier de Jésus est expressément mentionné dans l’évangile de Marc 6, 3 et Justin de Naplouse déclare qu’on conservait à Nazareth, des objets façonnées par Jésus.

Pourriez-vous citer le passage où Irénée écrit cela ?

En effet, et votre développement plus haut sur des informations non vérifiées et des auteurs anti-chrétiens en est la preuve.

J’aimerais attirer votre attention sur un point : si les « copistes » étaient de si mauvaise foi et si fantaisiste, il aurait été très facile de combler le silence des évangiles en brodant, à partir de l’histoire d’autres personnages bibliques ou mythologiques et de relater l’enfance et l’adolescence de Jésus, et même d’en faire un récit finalement assez plausible ! C'est d'ailleurs ce qui a été fait les auteurs de nombreux évangiles apocryphes.

Pourtant, plutôt de d’inventer, les évangélistes ont préféré se taire. Quitte à frustrer leurs lecteurs, quitte à ouvrir la voie à d’authentiques falsificateurs. Mais le souci de la vérité était plus important pour eux que de la satisfaction de la curiosité légitime des uns ou malsaine des autres.

Je vous souhaite une belle journée !
Catholique

Wahrani a ecrit :


Bonsoir Chère Catholique,
Milles excuses pour ce retard dans mes réponses, en cette période de Vacances, j’ai du m’absenter, au retour je suis heureux de reprendre nos échanges, et je commencerai pour vous souhaitez pour la nouvelle Année 2020 beaucoup de bonheur, du bien vivre et également que votre Mari ne soit pas converti à l’Islam.

Je voudrai bien si vous le permettez de revenir un peu sur la Sainte Meryem et son présumée Mariage avec Joseph le Charpentier. Or selon la tradition chrétienne, il y a eu des frères et sœurs, s’agit-il de frères de sang de Jésus ?
La Bible n’en donne pas une réponse satisfaisante et les Chrétiens sont partagés.

Certains pensent qu’il s’agit de cousins, d’autres disent demi-frères. Les orthodoxes affirment que les frères de Jésus sont des demi-frères que Joseph a eus avec une autre femme avant d’épouser Marie. Pour les catholiques, ce sont des cousins germains de Jésus, fils d’une demi-sœur de Marie appelée Marie Jacobé et d’un demi-frère de Joseph, appelé Clopas. Les catholiques parlent de la virginité perpétuelle de Meryem ; les protestants confirment le mariage de Meryem avec Joseph d’où sont issus les frères et sœurs de Jésus.

Et la virginité de Meryem ?

Selon la Bible, la virginité de Meryem n’a existé que jusqu’à la naissance de Jésus. Après l’accouchement, sa virginité aurait cessé d’exister.
Il n’y a aucun texte en Islam évoquant le prétendu mariage de Meryem avec cet homme nommé Joseph. Il s’agit d’une contrevérité historique visant à semer le doute quant à la conception et à la naissance miraculeuses de Jésus.

Ils voulaient attribuer à Jésus un père en accusant en même temps Meryem de fornication. Il est inconcevable qu’une vierge, vouée au service de Dieu depuis le ventre de sa mère et ayant reçu le souffle de Dieu par le Saint Esprit se soit mariée après avoir été purifiée par cette conception miraculeuse.

Il est certain que Marie a voué sa virginité à Dieu ; de ce fait elle n’a jamais pensé au mariage ni avant ni après la naissance de Jésus. Si elle n’a pas pensé au mariage avant la conception miraculeuse, à plus forte raison elle ne saurait penser au mariage après qu’elle eût été purifiée et sanctifiée en ayant mis au monde un enfant comme Jésus : l’Esprit de Dieu, le Verbe de Dieu, le Messager de Dieu.
Les historiens et les exégètes musulmans n’ont jamais fait état d’un tel mariage.

Ibn Kathir, dans les récits des prophètes, rapporte les propos d’un homme pieux israélite nommé Joseph fils de Jacob le charpentier. Il était son cousin et fut le premier à avoir remarqué sa grossesse. Il s’en étonna fortement, connaissant sa piété, sa probité et sa dévotion.
Un jour, il lui dit: Ô Marie, est-il possible une culture ans semence ?
Elle dit: Oui, qui a créé la première culture ? Puis, il dit : Est-il possible un enfant sans mâle ?
Elle dit: Oui, Allah a créé Adam sans mâle et sans femelle !
Il lui dit: raconte-moi ce qui se passe !
Elle dit : "Allah m’a fait l’heureuse annonce d’un Verbe de Sa part qui aura pour nom le Messie, Jésus, fils de Meryem, illustre ici-bas comme dans l’au-delà, et l’un des rapprochés d’Allah. Il parlera aux gens dans le berceau et quand il sera adulte, et il sera parmi les justes"

On rapporte, toujours selon Ibn Kathir, que les mêmes questions lui ont été posées par Zacharie et elle lui donna la même réponse.

La rapprochement des textes biblique concernant Jésus permet de faire ressortir un élément essentiel celui qui amènerait à dire que Jésus aurait trompé ses contemporains pour s’être inspiré de l’Ancien Testament au cours de sa prédication tout l’Evangile de Matthieu est  on l’a vu, fondé sur cette continuité avec l’Ancien Testament. 

Jésus avait donc incontestablement les moyens matériels et intellectuels de se familiariser avec cette culture Juive, même en ayant  un accès direct aux manuscrits puisqu’il y fréquentait le Temple et il y avait des Juifs au sein de son environnement immédiat. Cette simple possibilité suffit à questionner l’origine divine de la Bible.

D’autant que la vie de Jésus est loin d’être établie et connue avec exactitude, du fait de la rédaction tardive (c’est un peu comme si la première biographie qu’on possédait de Umar Ibn El Khattab datait de 2000, sur la base d’un texte perdu) et du caractère unilatéral de ses sources (histoire écrite par des auteurs chrétiens présentant uniquement le point de vue et les attentes des Chrétiens), de la tonalité souvent hagiographique et légendaires des textes des Evangiles : de fait, on ne sait pas exactement ce que Jésus a fait ou non avant le début de sa prédication (et même après).
Quel exégète aurait l’idée d’enlever à Jésus son caractère d’Envoyé de Dieu pour ce motif ?
En conclusion, on peut affirmer sans risque d’erreur que Meryem ne s’est jamais mariée ni avec Joseph ni avec personne d’autre. Cela relève de la pure calomnie comme la calomnie dont elle fut l’objet à l’occasion de la grossesse.
Les musulmans n’ont jamais cherchés à savoir de Jésus ses   18 années d’absence. Il s’agit en effet, de la période allant de son 12° age à son age de 30 Ans et la bible ne relate que sa visite au temple à l’âge de 12 ans puis un vide total et ensuite il réapparaît à l’âge de trente ans, immédiatement après son baptême qu’il reçut à l’âge de 30 ans, il fait son apparition en Galilée et il se montre au peuple en Prophète véritable, tel un Messie.
ésus  le fils de dieu semble avoir laissé un large  héritage avec beaucoup de mystères. La vie cachée de Jésus est ouverte à toutes les conjectures possibles certains ne peuvent qu’émettre des hypothèses : Jésus charpentier comme son père, agriculteur, vigneron, pêcheur comme plusieurs des apôtres d’autres iront jusqu’à douter de l'historicité de Jésus Christ. 
Mais, comme Albert Schweitzer   dans « Les vies de Jésus », estime qu’on ne saurait nier le rôle de l’imaginaire dans la représentation que nous avons de Lui. Chaque époque a sa propre compréhension de l’humanité de Jésus…
Selon le romain Sossionus Hiéroclès (Aux chrétiens) Jésus, après la crucifixion, aurait fuit les juifs et aurait réuni un groupe de 900 "voleurs" dans la région de Damas. C'est justement à 5 km de Damas que se trouve encore actuellement le lieu-dit "Mayuam i Isa" ("lieu ou a vécu Jésus").

L'historien persan Muhammad ibn Khawand  est l'auteur, en 1417 du livre Rauza-tus-Safa fi Sirat-ul-Ambia wal Muluk wal Khulafa [jardins de la pureté sur la biographie des prophètes, des rois et des Califes] dit que Jésus y a vécu et enseigné après la crucifixion. (On remarquera que, d'après la Bible, c'est prés de Damas que Paul aurait rencontré Jésus).

Le père de l'église Irénée dit dans son livre "Contre les hérésies" que Jésus a vécu vieux, et est resté en "Asie" avec son disciple Jean, et quelques autres, jusqu'au temp de l'empereur Trajan, avant de mourir finalement. Hors le règne de Trajan a commencé en 98, alors que Jésus avait juste cent ans.

Selon Eusèbe de Césarée, Le roi Abgar 5 Ukkuma (Uchomo le noir) roi d'Osrhoène  , aurait écrit à Jésus pour lui demander de le soigner. Jésus lui aurait envoyé son disciple Thaddée  [Jude, fils d'Alphée, le cousin de Jésus].
Ce royaume d'Osrhoène était situé au nord-ouest de la Mésopotamie, et avait pour capitale Edesse [l'Urfa turque actuelle, au nord de la Syrie actuelle] . Il devint une colonie romaine en 216 après J.-C.

Des polémistes juifs créent la légende d'un voyage de Jésus en Égypte où il apprend la magie, comme le rapporte Celse dans son Discours véritable.

L'exégèse chrétienne a généralement rejeté ces théories et soutient que rien n'est connu sur cette période de la vie de Jésus, alors que des publications  soutiennent le contraire.

Ces thèses sont notamment reprises par les fidèles de l'ahmadisme ou de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours. On rencontre également ce terme dans la littérature ésotérique ou New Age.
Les exégètes actuels estiment que retracer la « vie cachée » de Jésus relèverait de la fantaisie pure et simple. Tout au plus peuvent-ils émettre des hypothèses : Jésus charpentier comme son père, agriculteur, vigneron, pêcheur comme plusieurs des apôtres.
es paraboles ne sont pas des prophéties, c’est de la poésie, c’est de l’hindouisme tout pur, et des phrases de Çakya-Mouni, qui renaissent sur les lèvres du Sauveur Jésus
Un homme demande à Jésus
«Bon Maître, que faut-il que je fasse pour gagner la vie éternelle? 
Qui lui répond :
Garder les commandements qui sont: tu ne tueras pas; tu ne commettras pas d’adultère, tu ne voleras pas, tu ne porteras pas faux témoignage,» répondit-il (Mathieu16-18). 
Un disciple bouddhiste demande à son maître
Que faut-il que je fasse pour obtenir la possession de Bodhi? (la connaissance de la vérité éternelle) ?
Que faut-il faire pour devenir Uposaka ?
Garder les commandements, qui sont: tu ne commettras pas de meurtre, ni de vol, ni d’adultère, ni le mensonge répond le maître (Pittakatayar, i, iii, vers.Pali).

Non seulement l’enseignement du Christ répète dans ses termes mêmes celui de Bouddha, mais encore une telle théorie cadrerait et concorderait bien mieux avec l’essence de la religion de Bouddha, dont elle ne serait que le prolongement et la continuation, surtout il n’y a lieu qu’a voir les cérémonies cultuelles du catholicisme  pour constater qu’elle sont la reproduction exacte et fidèle du rituel  bouddhiste.

La mauvaise foi des copistes provient de l’incertitude qui règne parmi les Évangiles  qui gardent un silence absolu sur les faits et les actes de Jésus depuis l’âge de 12 ans jusqu’à lage de 30 ans.

Toutefois, il est à se demander pourquoi le chrétien avec l’apparence du chrétien parfait, particulièrement versé dans les Saintes Ecritures, avec un grand savoir en théologie, lui qui en sait beaucoup sur l’Islam, le Coran et les Musulmans, ne sait finalement presque rien sur la période cachée de 18 années sur la Vie de Jésus Christ et pendant ce temps, il frappe de son bâton ceux qui prennent position contre pour la parole de Dieu et son fils Jésus.
C’est dire qu’il y a ceux qui ne pourront jamais comprendre la parabole de la Paille de Jésus.

Mes Amitiés
Wahrani.


Catholique a ecrit :


Bonjour cher Wahrani,
Continuons alors à échanger, cela nous conduira sur des chemins peut-être inattendus.

Je souscris largement à votre opinion sur les bienfaits des religions dans une société : il suffit de voir l’état de la France où les religions sont accusées de tous les maux et la piété ridiculisée pour s’en convaincre. Il n’y a plus guère de morale publique et chacun y vit comme si les autres n’existaient pas.

Sur la bienheureuse Vierge Marie, je vais essayer de vous répondre, je ne serais peut-être pas complète. Si le dogme de l’Immaculée Conception  a bien été proclamé en 1854 et celui de son Assomption en 1950, ils faisaient partie de la foi du peuple chrétien depuis toujours et étaient attestées par les écrits, les arts et la liturgie.

- Les écrits : la Bible mais aussi les écrits apocryphes chrétiens qui décrivent l’Assomption de Marie,
- Les arts qui ont représenté l’Assomption de la Vierge bien avant que le dogme en soit proclamé
- La liturgie : les célébrations mariales autour de ces évènements sont attestés depuis l’Antiquité dans les églises les plus respectées (Constantinople, Jérusalem, Rome)

Pour compléter ce sujet, je vous propose cette catéchèse de Jean-Paul II, qui poursuit l’enseignement de Pie XII que vous avez cité. C’est très clair et très didactique :

Sur la question du mariage de Marie et sa virginité perpétuelle et l’apparente contradiction avec sa consécration virginale, il faut se plonger dans les particularités du judaïsme ancien, qui était celui de Marie, de Jésus, de Joseph et des Apôtres.
Il était possible de vivre dans un état de consécration, tel le naziréat ou la virginité consacrée qui tirait son origine dans le judaïsme, de l’exemple de la fille de Jephté (Juges 11). Toutefois, les formes de la consécration pouvaient être diverses et n’ont jamais fait l’objet de normes écrites. Cela n’a rien à voir avec le monachisme chrétien où tout est soigneusement défini.

Si une vierge souhaitait consacrer son état de vie, elle devait être placée sous la protection d’un homme de confiance, plus âgé, chargé de veiller sur sa virginité et son intégrité. Cela prenait la forme d’un mariage, dont la finalité n’était pas celle d’un couple ordinaire, mais bien une garantie pour la vierge consacrée. Le vœu n’était pas nécessairement gardé à vie : dans l’hypothèse où la vierge souhaitait mettre fin à son vœu, le mariage devenait effectif. Cela empêchait des jeunes filles de se retrouver dépourvues et livrées à elle-même (et donc, en danger).

C’est ce que nous rapporte ces fameux textes que nous avons vu ensemble : Joseph est choisi pour garder la virginité de Marie. Si vous relisez attentivement les récits de la naissance de Jésus, chez Matthieu et Luc, vous constaterez qu’en considérant le mariage de Joseph et Marie, comme un lieu de protection de sa virginité consacrée, la réaction de Joseph et celle de Marie à l’annonce de la conception de Jésus sont limpides.

Dans Mt, si Joseph est affligé par la grossesse de Marie, c’est parce qu’il pense qu’il a failli dans sa mission de gardien de la virginité de Marie et pas parce qu’il met en doute sa fidélité ou sa moralité.
Dans Lc, si Marie semble s’étonner que l’ange Gabriel lui annonce une grossesse dans un avenir très proche, alors qu’elle est une jeune mariée, c’est bien que son mariage n’avait pas pour projet de fonder une famille…

Je sollicite encore le commentaire de la Bible des peuples où l’on retrouve aussi la discussion que nous avons eu sur l’ascendance de Marie :

La virginité de Marie allait contre toute la mentalité juive, qui mettait au premier plan la fécondité. Pour Joseph cependant, accepter cette situation n’était pas chose impensable. Car à cette époque, chez les Juifs, certains du parti des esséniens vivaient le célibat comme des moines.

Joseph ne voulait pas “lui faire une mauvaise réputation”. C’est le sens du verbe grec qu’on traduit parfois de façon erronée : “la dénoncer”. Cela signifierait, comme beaucoup le croient très à la légère, que Joseph met en doute la fidélité de Marie. Cette erreur en entraîne une autre au verset suivant. On croit que l’ange veut rassurer Joseph : « Ne crains pas de prendre chez toi Marie, car elle est enceinte par l’intervention de l’Esprit Saint ». Mais ce car n’est pas le sens habituel de la conjonction grecque : l’intervention de l’ange n’est pas pour rassurer Joseph, mais pour l’informer de son rôle dans le plan de Dieu : Tu lui donneras le nom de Jésus et tu le recevras comme ton fils. Joseph était un descendant de David, et Jésus, adopté par Joseph, serait un descendant légitime de David. Tout se passe comme si Marie elle-même l’avait mis au courant : Joseph comprend que l’annonce à Marie présage beaucoup plus qu’un bébé à mettre au monde, et il se voit étranger à un tel destin.

Il cherche comment rendre à Marie sa liberté sans lui créer de problèmes, sans lui faire de tort, et l’ange lui donne la réponse en lui montrant sa propre vocation : c’est lui, descendant de David, qui transmettra à l’enfant les promesses faites à David aussi bien que la foi d’Israël. Là est le sens de l’intervention de l’ange au verset 20. Fils par le sang ou fils adoptif, Jésus devait être descendant de David, et ce n’était pas le cas de Marie, laquelle appartenait sans doute comme sa cousine Élisabeth, non à la tribu de Juda, qui était celle du roi David, mais que, comme sa cousine Élisabeth, elle appartenait à une famille de prêtres de la tribu de Lévi.

Des réponses définitives ? Sans doute non. Je ne peux vous donner que le fruit de ma réflexion sur ce sujet, car vous vous en doutez, je me suis aussi posée la question du silence des textes sur la vie de Jésus.

Il est très frustrant quand on aime Jésus, de lire si peu de choses sur lui et en fin de compte, il nous échappe toujours quelque chose de Lui : on ne peut se saisir de lui si facilement. De quoi nous, parlent les évangiles ?
Une naissance extraordinaire et 3 années de ministère public en Galilée et en Judée.
Un procès expéditif, une croix et un tombeau. Sa vie se résume donc à cela ?
Avaient-ils des amis quand il était enfant ?
Etait-il assidu aux offices de la synagogue ?
A-t-il voyagé ici et là au gré de son activité de charpentier ?
A quoi ressemblait-il physiquement ? Quel était le son de sa voix ?
Toutes questions sans réponse…

Comme je vous l’ai dit, les évangiles ne sont pas à proprement parler des biographies de Jésus mais un recueil de faits qui attestent de sa mission messianique.

Pourtant, je suis convaincue qu’il y a dans paroles et les gestes de Jésus, comme en filigrane, le fruit de « cette vie cachée du Seigneur ». Qu’a fait Jésus jusqu’à l’âge de 30 ans ? Il a vécu et partagé la vie des petites gens, telle qu’elle pouvait être, au 1er siècle de l’empire romain, en Galilée. Il a vu les joies et les peines de ces humbles sans pouvoir ni moyen et parfois, sans espoir d’améliorer leur sort.

Pourquoi Jésus rend-il un fils à sa mère (Lc 7, 11-15) s’il n’avait déjà été touché par le chagrin des mamans qui perdaient un enfant en bas âge ?

Pourquoi Jésus met-il en scène des journaliers dont personne n’a voulu et qui vont percevoir le salaire d’une journée complète s’il n’avait  lui-même constaté la dureté des conditions de vie de tous les travailleurs agricoles pauvres et itinérants qui cherchaient du travail à la journée, pour gagner à peine de quoi vivre ? (Mt 20, 1-16)

Pourquoi Jésus aurait-il changé l’eau en vin à Cana, s’il n’avait lui-même déjà partagé la joie des noces villageoises, sans doute au milieu des autres habitants de Nazareth ? (Jean 2)

Dans ces années silencieuses, Jésus a vécu en témoin de la condition humaine, de ses duretés et de ses joies, de l’oppression des plus forts sur les plus faibles et du cri des victimes que Dieu seul entend.

Dans la joie du Christ qui nous donne du repos,
Catholique

P.S. :
Wahrani a écrit:
Dans le Qur'an, Meryem est appelée "Celle qui est restée vierge" (s21 v91), "Celle qui a préservé sa virginité" (s66 v12).
Le Prophète (SAWS) a dit : «Meryem est la reine de toutes les femmes au Paradis » (Musnad de l’Imam Ahmad ibn Hanabl)

Amen !

Wahrani a ecrit


Bonjour Catholique
J'admets votre opinion. Elle me propose un autre angle de vue et je suis plus heureux de voir que notre débat et échange a franchi d’un pas vers la compréhension mutuelle.

J’ajouterai que la religion a renforcé la famille, produit des citoyens honnêtes et travailleurs avec un haut degré de maîtrise de soi afin que les gens se comportent de façon éthique et charitable les uns envers les autres et puissent fonctionner avec un minimum de contrôle social externe.

J’estime toujours que la façon de lire les livres est une question d'éducation sociale bien plus que religieuse.
De vous à moi, nous ne pouvons pas combattre un mensonge de grande ampleur avec la moitié de la vérité. La vérité est la mesure de l'homme. Telle est l'essence de la pensée religieuse.

Toute religion telle facilite ce processus, avec le but est de conduire les hommes à Dieu et reste le seul moyen efficace pour l'ascension spirituelle de l'homme, car l'homme est UN et la vérité est UNE.

Ce que je dénonce dans la chrétienté, c’est la focalisation sur le personnage de Jésus en tant qu’interprète, reste primaire et l'adoration est définie comme l'obéissance à Jésus Christ puisque Dieu est devenu Chair et qui ne peut être atteint que par ses substituts (Pape, Evêques et Prêtres).

L'obéissance est toute, c’est ce qu’on appelle la déification de l’Homme et ampute  le christianisme de ce qui fait l’essence même de la religion. Ce n'est certainement pas un moyen de se rapprocher de Dieu. Il éloigne les hommes de Dieu et concentre l'esprit sur une certitude absolue que le christianisme est la seule vérité, et que les autres religions sont sataniquement inspirées   !!!!

Je reste en désaccord avec ferveur sur le fait que le système de croyance totale chrétienne et la standardisation spirituelle sont la réponse au salut. Le salut passe par Jésus dit-on !
J’ajouterai que Jésus-Christ lui-même ne possède pas la vérité, il s'identifie à elle, elle n'est aucunement pour lui l'objet d'une possession, mais bien d'une recherche.

Je soutiens en outre que dans le monde catholique, le Pape est devenu un Dieu substitut doté du charisme d’infaillibilité, un moyen de revendiquer sa suprématie sur tous. Le Pape a fini par apparaître comme Dieu ou le Christ sur terre. L'adoration est définie comme l'obéissance au Pape et le Pape représente la volonté entière de Dieu pour tous les hommes à travers le temps.

Je reste désolé de dire à mon humble sens que l’Islam apporte quelque chose en plus, par définition, le christianisme est une caricature du judaïsme, réduit à une soumission pour le salut éternel et à quelques règles simplistes.

Enfin je reviens également sur la vie de la Sainte Meryem, Notre Qur’an nous offre une véritable version des faits comme pour le cas de la trinité.

Le Qur'an dit :
Rappelle-leur le moment où Dieu dira : «Ô Jésus, fils de Marie, est-ce toi qui as dit aux gens : «Prenez-moi, ainsi que ma mère, pour deux divinités en dehors de Dieu ? » Il dira : «Gloire et pureté à Toi ! Il ne m'appartient pas de déclarer ce que je n'ai pas le droit de dire ! Si je l'avais dit, Tu l'aurais su, certes. Tu sais ce qu'il y a en moi, et je ne sais pas ce qu'il y a en Toi. Tu es, en vérité, le grand connaisseur de tout ce qui est inconnu. Qur'an 5.116

Ce dogme a été défini le 8 décembre 1854 par le pape Pie IX.
Que Meryem ait été préservée du péché ne veut pas dire qu'elle est loin de nous : elle reste une créature de Dieu, elle reste du côté des hommes, elle est avec nous. Mais elle nous indique qu'à sa suite, nous sommes appelés à la sainteté.

Comment la vie terrestre de Meryem s'est-elle terminée ?

La Bible ne dit rien sur ce sujet et les traditions chrétiennes sont diverses. Ce n'est que le 1er novembre 1950 que le pape Pie XII a solennellement défini, après consultation de tous les évêques qui étaient unanimes sur ce point, que "l'Immaculée Mère de Dieu, Meryem toujours vierge, après avoir achevé le cours de sa vie terrestre, a été élevée en corps et en âme à la gloire céleste".

L'Assomption signifie que Meryem, après sa mort, a été élevée au ciel par Dieu. Première créature humaine à entrer avec son corps et son âme dans la gloire de Dieu, elle préfigure notre destinée. Les chrétiens d'Orient (orthodoxes) parlent eux de la Dormition de Meryem, un doux sommeil qui révèle un mystère.

L'Encyclopédie catholique déclare: "L'existence de la secte obscure des Collyridiens, que saint Epiphanius dénonce pour leur offrande sacrificielle de gâteaux à Meryem, peut être assez prouvée pour prouver que même avant le concile d'Éphèse il y avait Une vénération populaire pour la Vierge Mère qui a menacé d'exécuter des longueurs extravagantes. "
L'hérésie des Collyridiens était très simple: ils adorèrent Meryem.

En 431 lors du concile d’Éphèse, l’Église a affirmé pour la première fois que Meryem est également Mère de Dieu puisque Jésus est le Fils de Dieu et Dieu lui-même.

L’Église catholique a compris, au fil des siècles, que Meryem avait été conçue par ses parents en étant préservée du péché des hommes : C'est ce qu'on appelle l'Immaculée Conception. Le terme Dormition exprime la croyance selon laquelle la Vierge est morte sans souffrir, dans un état de paix spirituelle ; on parle parfois aussi de dormition pour les saints morts sans martyre.

L'historicité de l'événement explique qu'il ait été relaté par des hommes assez portés dans la Superstitions et les miracles chrétiens.

Cette croyance prit son essor après la proclamation dogmatique du concile d’Ephèse (431), selon laquelle Meryem est réellement la Theotokos (Mère de Dieu) pour avoir mis au monde le Verbe incarné, le Dieu fait chair.

Les juifs voulaient attribuer à Jésus un père en accusant en même temps Meryem de fornication. Il est inconcevable qu’une vierge, vouée au service de Dieu depuis le ventre de sa mère et ayant reçu le souffle de Dieu par le Saint Esprit se soit mariée après avoir été purifiée par cette conception miraculeuse.

Il est certain que Meryem a voué sa virginité à Dieu ; de ce fait elle n’a jamais pensé au mariage ni avant ni après la naissance de Jésus. Si elle n’a pas pensé au mariage avant la conception miraculeuse, à plus forte raison elle ne saurait penser au mariage après qu’elle eût été purifiée et sanctifiée en ayant mis au monde un enfant comme Jésus, le Verbe de Dieu, le Messager de Dieu.

Les historiens et les exégètes musulmans n’ont jamais fait état d’un tel mariage.

Dans le Qur'an, Meryem est appelée "Celle qui est restée vierge" (s21 v91), "Celle qui a préservé sa virginité" (s66 v12).

Le Prophète (SAWS) a dit : «Meryem est la reine de toutes les femmes au Paradis »  (Musnad de l’Imam Ahmad ibn Hanabl).

En final, on peut affirmer sans risque d’erreur que Meryem ne s’est jamais mariée ni avec Joseph ni avec personne d’autre. Cela relève de la pure calomnie comme la calomnie dont elle fut l’objet à l’occasion de la grossesse.
Sinon, comment une personne consacrée au Seigneur peut-elle se marier ? Et comment Dieu consent en la laissant se marier ?

Il est impensable que ce sanctuaire réservé à Dieu, selon les termes de l’Ancien Testament (Ezéchiel 44:2), cette porte fermée (qui symbolise la pureté de la Sainte Marie) qui ne s’ouvrira à personne, soit ouverte, profanée, souillée par un homme quel que soit son rang.

Les musulmans n’ont jamais cherchés à savoir de Jésus ses   18 années d’absence. Il s’agit en effet, de la période allant de son 12° age à son age de 30 Ans et la bible ne relate que sa visite au temple à l’âge de 12 ans puis un vide total et ensuite il réapparaît à l’âge de trente ans, immédiatement après son baptême qu’il reçut à l’âge de 30 ans, il fait son apparition en Galilée et il se montre au peuple en Prophète véritable, tel un Messie.

Où est-ce qu’il était durant cette période qui s’écoule entre 12 ans et 30 ans?

Que faisait-il entre temps, et pourquoi aucun historien ne s’est intéressé à lui pour cette période?

Pourquoi il était absent durant cette période là?

J’avais moi-même posé une telle question à un prêtre qui avait tout bonnement répondu
Quel intérêt pour moi de m’intéresser à ce vide dans la vie du de Jésus Christ, à quoi et en quoi la connaissance ou l’information sur cette période pourrait me servir et m’aider à élucider quelque chose ?

Je demandais alors à ce Prêtre !!!
Comment peut-on vérifier tout ce qui est propre à Jésus (Ses Dires et Ses comportements)  avec un personnage obscur ?

Aucune réponse à ce jour, sauf que son véritable intérêt était ses attaques et ses préjugés  contre l’Islam !!!!!!!
Chère Catholique pouvez-vous m’apporter quelques réponses sur ce sujet ?
Avec mes amitiés
Wahrani


Catholique a ecrit


Cher Wahrani,
Merci de votre belle et longue réponse que j’ai pris beaucoup de plaisir à lire ! Vraiment, je trouve à la fois fascinant, juste et un bel éloge de considérer l’expression coranique « sœur d’Aaron » comme un titre qui rappelle la consécration de la Vierge Marie, en la reliant à l’état sacerdotal.

Je vais aussi apporter quelques éclaircissements sur certaines de vos affirmations :

« Imran » qui est Amram dans la Bible est cité dans Exode 6,29 et Nombres 26, 59. Son nom figure explicitement dans la Septante qui est antérieure de 3 siècles au début de l’ère chrétienne. Le manuscrit 4Q543-549 trouvé à Qumran, écrit en araméen et daté du 2ème siècle avant Jésus-Christ est un texte intitulé « Vision d’Amram » qui rapporte les dernières paroles du père de Moïse.

La tradition juive connaît également certains récits légendaires sur cet homme. Tout ceci est à la fois antérieur aux travaux des Juifs qui ont établi le texte massorétique et encore plus ancien que les Pères de l’Eglise. Non, il n’a pas fallu attendre le Coran pour le savoir et une fois encore, la tradition manuscrite établit l'ancienneté et l'exactitude du contenu de la foi.

Sur la vie de Marie, nous disposons de textes apocryphes mais conformes à la foi chrétienne. On parle alors d’apocryphes chrétiens. Ils sont édités par la Pléiade, j’ai la chance de les avoir dans ma bibliothèque. Le protévangile de Jacques est le plus connu, complet et ancien de ces textes à nous rapporter la naissance et l’éducation de Marie. Il date de la fin du 2ème siècle et fut cité par Clément d’Alexandrie et Origène. D’autres textes sont des reprises de ce document : le « Livre de la nativité de Marie », « l’évangile de l’enfance du pseudo-Matthieu » et « l’histoire de Joseph le Charpentier ».
Ces textes ont aussi été écrits contre les calomnies épouvantables colportées contre la Vierge Marie et dont je préfère ne rien dire par respect pour notre maman du Ciel, la Toute Sainte

Voici un extrait de l’introduction d’Albert Frey sur le "Protévangile de Jacques" :
« A la manière d’un midrash haggadique, le protévangile réinterprète les premiers chapitres des évangiles de Luc et de Matthieu. Il résout les difficultés posées par ces textes et leur différences, comble les silences, explicite, laisse de côté certains éléments et constitue un récit suivi édifiant, qui apprend au lecteur comment interpréter des textes qu’il connaît par ailleurs »

D’où la tradition a retenu ceci : les parents de la Vierge Marie se nommaient Anne et Joachim. Juifs pieux et de lignée davidique, ils s’affligeaient de n’avoir pas d’enfant. Dieu leur fait la grâce de la naissance d’une fille, qui sera consacrée au Temple, dès l’âge de 3 ans où déjà, elle est comblée de grâces surnaturelles et stupéfie par sa sagesse et sa bonté. Arrivée à l’âge nubile, il est temps de la marier mais Marie souhaite conserver son état de vierge consacrée. Par intervention divine, c’est Saint Joseph qui sera chargé de veiller sur la virginité de la bienheureuse Vierge Marie, ce qui prend la forme d’un mariage lui garantissant cette protection.

Voici le début du « Livre de la nativité de Marie » :
« Donc, la bienheureuse et très glorieuse Marie, toujours vierge, est issue de la race royale et de la famille de David ; elle naquit dans la ville de Nazareth et fut élevée à Jérusalem dans le Temple de Dieu. Son père s'appelait Joachim, sa mère Anne. La maison paternelle était originaire de Galilée, de la ville de Nazareth ; la famille maternelle, de Bethléem. Leur vie était simple et honnête devant Dieu, irréprochable et charitable auprès des hommes. Ils divisaient tout leur bien en trois parts, consacrant une partie au Temple et aux serviteurs du Temple, donnant une autre aux pèlerins et aux pauvres, réservant la troisième pour eux-mêmes et pour les besoins de leur domesticité. Justes envers Dieu, charitables envers les hommes, ils vécurent ainsi pendant vingt ans environ une vie conjugale chaste, sans procréation d'enfants. Ils firent cependant voeu, si Dieu leur donnait un descendant, de le consacrer au service du Seigneur. »

Et ici, « Protévangile de Jacques » X, 1
"Et le grand-prêtre dit : " Appelez-moi les jeunes filles de la tribu de David, qui sont sans tache. " Ses serviteurs partirent, cherchèrent et en trouvèrent sept. Mais le prêtre se souvint que la jeune Marie était de la tribu de David et qu'elle était sans tache devant Dieu. Et les serviteurs partirent et l'amenèrent. 2. Et l'on fit entrer ces jeunes filles dans le temple du Seigneur. Et le prêtre leur dit : " Tirez au sort laquelle filera l'or, l'amiante, le lin, la soie, le bleu, l'écarlate et la pourpre véritable. "

La question du lignage est encore parfois discutée quoique la filiation davidique soit la mieux attestée par les évangiles. Marie était quand même parente avec Elisabeth, l’épouse du prêtre Zacharie : elle n’ était pas sans lien avec la classe sacerdotale ! Toutefois, le fait que Nazareth était un village peuplé de descendants du roi David, dont il tirait son nom (1) et le voyage de Marie à Bethléem, alors qu’elle est sur le point d’accoucher, point une origine davidique de la famille de Marie, l’inexistence d’un héritier mâle pour porter les droits patrimoniaux (Marie n’avait donc pas de frère) qui ont fait obligation à Marie de se marier dans sa tribu paternelle (Nb 36, 6).
Cela dit, cela n’enlève rien à la valeur de ce qualificatif de « sœur d’Aaron » : c’est un titre plutôt que le rappel d’un lignage. Cela n’enlève rien non plus au fait que Joachim ait pu être connu aussi sous le nom d’Amram, comme vous le présentez avec quelques motifs très sérieux.

Sur ce qu’on appelle «la vie cachée du Sauveur», ce grand silence des récits évangéliques sur la vie de Jésus entre 12 & 30 ans. La 1ère réponse est celle-là même que vous donnez : à proprement parler les évangiles ne sont pas des biographies de Jésus.

On y trouvera aucun détail trivial sur son enfance mais seulement tout ce qui annonce son ministère messianique. C’est pourquoi Luc évoque  la venue de Jésus au Temple à 12 ans et pas les pèlerinages réguliers qu’il y a certainement fait avec sa famille. De même, on y trouve rien sur la banalité du quotidien d’une famille juive et pourtant, tout ce silence est éloquent. Voici ce commentaire de la « Bible des peuples » qui offre, je trouve, la réponse la plus simple et la plus juste :
« Au cours des années à Nazareth, Jésus découvre la vie comme n’importe quel enfant ou adolescent de son âge. Il ne reçoit aucune formation spéciale et ne manifeste aucun don extraordinaire, si ce n’est son jugement parfait qui mesure tout selon le critère de Dieu. (…) Joseph lui transmet la foi d’Israël ; la communauté de Nazareth, si insignifiante soit-elle, fait de lui un Juif observant, soumis à la Loi. Mais que fut l’expérience profonde de Jésus, comment le Fils de Dieu s’est-il situé dans ce monde des hommes à mesure qu’il le découvrait ? Luc ne nous a rapporté qu’un seul fait, qui lui a paru significatif comme il avait paru à Marie elle-même. (…) Luc ne dit rien de plus sur la vie de Jésus à Nazareth jusqu’à ce qu’il commence à prêcher. Joseph a dû mourir avant que Jésus ne se manifeste, car autrement Marie serait restée avec lui quand Jésus quitta la maison. Le fils de Marie est devenu “l’artisan” de Nazareth et un siècle plus tard la communauté chrétienne du village conservait encore des objets fabriqués par le charpentier, Fils de Dieu. »

(1) E. Nodet, « Histoire de Jésus, nécessités et limites d’une enquête », p. 110-111 et 118

Je vous souhaite une belle journée !
Catholique


Wahrani a écrit :

  Je vous cite : Mais, Eh … Oh… Kader, c’est oublier que l’Algérie a été colonisée par les turcs bien plus longtemps que les français : 30...