3.06.2021

Catholique a ecrit :

 Cher Wahrani,

C’est justement là que les liens intertextuels, sujet qui me fascine et dont je suis loin d’avoir fait le tour, offrent des réponses importantes. Il est vrai que certains écrits du Nouveau Testament sont mieux datés que d’autres : les lettres de Paul en font partie. Elles sont donc un repère chronologique qui peut être utile pour dater les autres écrits et établir qu’ils étaient déjà connus des auteurs du Nouveau Testament.

La datation que vous proposez pour les évangiles est trop tardive. En 80, Matthieu, Marc et Luc étaient déjà écrits. En 110, non seulement tous les textes du Nouveau testament sont achevés, reconnus par toute l’Eglise et rassemblés mais les pères apostoliques commencent à en donner des commentaires suivis.

Laissons de côté Paul et la seconde aux Corinthiens pour nous attarder sur 2 Pierre.

La seconde lettre de Pierre est très intéressante et illustre bien tout ce que l’on peut établir à partir de ces fameux liens intertextuels. Son authenticité est discutée et il y a en fait 3 hypothèses :

- l’authenticité : Pierre est l’auteur de cette lettre, écrite vers 66, peu avant son martyre (d’où l’évocation de sa mort prochaine)

- une œuvre pseudépigraphe, rédigée par Silas, le secrétaire de Pierre, à partir de la prédication de ce dernier : en quelque sorte, la lettre est artificielle mais la matière de base est bien le témoignage de Pierre. Ecrite donc peu après la mort de Pierre, comme une sorte d’hommage peut-être ?

- une œuvre écrite au 2ème siècle, placée sous l’autorité de Pierre, en réponse à l’apparition d’hérésies dans différentes communautés chrétiennes d’Asie.

Elle est citée par Clément de Rome, le Pasteur d’Hermas et la Didaché comme texte canonique.

Cette seconde lettre de Pierre fourmille de références et d’emprunts à d’autres textes du Nouveau Testament :

2 Pierre 1,14 – Jean 21, 18-19 (annonce par Jésus du martyre à venir de Pierre)

2 P 1, 16-18 – Ce récit est à rapprocher de Mt 17, 1-9 ; Mc 9, 2-13 et Lc 9, 28-36 et en est une relation exacte : la gloire, le lieu, la parole divine reçue.

Le chapitre 2 est une refonte de la courte lettre de Jude, je passe sur les relations entre les 2 textes, c’est quasiment de verset à verset.

2 P 3, 10 – Mt 24, 43

2 P 3, 13 – Apocalypse 21, 1 (les cieux nouveaux et la terre nouvelle)

En 3, 1, Pierre précise que c’est la deuxième lettre qu’il écrit et en 3, 15-16, en évoquant « toutes les lettres » écrites par Paul, il les considère comme formant déjà un corpus canonique puisqu’il souligne l’interprétation difficile de certains passages, attestant ainsi aussi bien qu’il n’existe qu’une lettre authentique de Pierre et tout un ensemble de lettres de Paul.

Récapitulons…

La seconde lettre de Pierre est le texte le plus récent du Nouveau Testament, écrit à la toute fin du 1er siècle ou au tout début du 2ème, sans doute à Rome par un auteur inconnu qui a puisé toute sa matière dans le Nouveau Testament dont il est une sorte de sceau d’authenticité, de canonicité et d’ancienneté.

Il puise sa matière dans les 4 évangiles, il cite l’Apocalypse, réécrit largement l’épître de Jude et atteste que les épîtres de Paul étaient regroupées en corpus et donnaient déjà du fil à retordre à l’interprétation. Pour rendre son texte vivant, l’auteur a donc également puisé dans ce que les évangiles comme les Actes des Apôtres nous disent de Pierre : il ne s’agira pas d’une biographie complète mais d’informations comme le vrai nom de Pierre (2 Pierre 1,1) ou son appel à l’apostolat qui se trouvent dans les récits du Nouveau Testament.

La synthèse réalisée par l’auteur de 2 Pierre est quasi exhaustive : qu’y manque-t-il ? La lettre de Jacques et les 3 lettres de Jean. Mais leur thématiques respectives sont différentes de son propos.

En tout état de cause, l’auteur avait en main le Nouveau Testament, celui que nous connaissons aujourd’hui encore.

Je vous invite à la lire !

Quant aux Mormons, je ne sais pas s'ils lisent l'Ecriture à la lumière du Christ mort et ressuscité, mais il faudrait commencer par leur expliquer que la Résurrection du Christ est le point final de la Révélation et que se réclamer d'une révélation autre, a fortiori si elle nie la mort et la résurrection du Christ est contraire à la foi reçue des Apôtres et à tout le témoignage des prophètes, depuis Noé jusqu'à Jean-Baptiste.

Bien amicalement,

Catholique


Wahrani a ecrit :

 Bonsoir Chère Catholique

Je pense que nous nous comprenons naturellement, bien que nous ne sommes pas d'accord sur de nombreux points importants mais nous partons donc du bon pied pour un dialogue fructueux..

Tout d'abord, sur ma frustration envers le sens de l’Ecriture, laquelle vous avez fait allusion J'ai constaté que chaque fois que quelqu'un comme moi reproche aux chrétiens, ces derniers affirment que nous avons caricaturé le christianisme, pourtant dans mon cas, je lis les Écritures non pas à la recherche d’erreur, mais de la vérité. Donc je plaide absolument non coupable. À bien des égards !!!!

Non, Chère Catholique, les Évangiles ne portent pas vraiment pas sur l'âge de la planète ou la valeur de la science. Ce sont des histoires sur et pour un homme qui a prêché un enseignement de Dieu.

Oui, il y a des contradictions, des affrontements internes, du flou, de la politique, des traditions culturels et un certain nombre de défauts dans une écriture, qu’on suppose qu'elle n'a pas été écrite par des êtres humains, aussi brillants soient-ils, mais par une force surnaturelle ce qui engendre que la foi chrétienne repose sur un certain nombre de motivations, C'est de cette certitude qu'il s'agit de discuter, car chez les chrétiens la véracité de la doctrine est traitée et vécue comme une certitude. 

Je ne doute pas qu'il existe des millions de gentils mormons qui sont également croyants et qui lisent leur Ecriture à la lumière du Christ mort et ressuscité.

À votre avis, Chère Amie, cela augmente-t-il même légèrement la probabilité que le Livre de Mormon ait été livré sur des plaques d'or à Joseph Smith fils. (Gourou très excité) par l'ange Moroni, soit inspiré et véridique plus que le Nouveau Testament?

Vous avez raison de dire qu’on ne prend jamais un verset biblique, quel qu’il soit, pour l’interpréter à partir de lui-même, en l’isolant du reste de l’Ecriture.

Tout à fait d’accord, avec vous, et je précise pour le cas des écritures islamiques, que nos amis  Chrétiens ainsi que d’autres antagonistes de l’Islam les interprètent de manière erronée et déformée, car ils ignorent le contexte des versets et ils le font soit par négligence pure, soit par dissimulation délibérée. Par contexte j’entends  le sens commun dérivé d’un groupe de versets.

Vous dites, Revenons donc à 2 Cor 11, 14. Pour bien comprendre ce verset, il faut convoquer plusieurs passages de l’Ancien comme du Nouveau Testament dont finalement, dans ce verset saisissant, Saint Paul fait la synthèse : Genèse 3, 1-15 ; Isaïe 14, 12 ; Job 6, 1-12 ; Mt 4, 1-11 et surtout Jean 8, 44..

Tel est l’enjeu d’une formation chrétienne intégrale, sincèrement j’avoue de me sentir  fortement perdu devant telles explications.

Je crois savoir que les premiers écrits du Nouveau Testament sont en fait des lettres de Paul, qui ont été écrites vers 50-60 après JC, tandis que les Évangiles n'ont été écrits que pendant la période 80-110 après JC. Cela signifie que les théories de Paul étaient déjà avant les auteurs des Évangiles n’écrivent  leurs interprétations des activités de Jésus. 

L’auteur du Livre de Genèse attribue à ce serpent la faculté de parler, comme dans des mythologies anciennes, le serpent est considéré comme un être mystérieux et surnaturel, tantôt adoré comme un être bienfaisant capable de prédire l’avenir et de guérir les maladies tantôt redouté comme personnification d’un esprit mauvais et hostile à l’homme.

Selon la tradition hébraïque, ce verset ; Isaïe 14, 12  porte  une désignation symbolique du roi de Babel. Plusieurs Pères de l’Église ont cru, à tort, que cet astre tombé du ciel était Satan.

Quant à Job, il jus­ti­fie ses plaintes par la gran­deur de ses maux qui lui font sou­hai­ter la mort. 

Dans mon dernier commentaire, j’avais soulevé les cas de miracles des apôtres et des disciples contrairement à ceux exercés par Jésus.

C’était juste pour demander :

Quel est le but des miracles dans la Bible?

Est-ce seulement pour nous démontrer que le Dieu de la Bible avait bien aimé les Apôtres et les adeptes chrétiens pour leur donner ce privilège ?

La tradition chrétienne nous dit également que Dieu accomplissait des miracles extraordinaires par les mains de Paul, Le plus que l'on puisse dire est exactement ce que Festus a dit: "Tu es fou, Paul."

Sans pour autant oublier de citer les Actes de Pierre, qui semble être une l'histoire la plus caricaturale jamais racontée, avec des sorciers volant à travers le ciel de Rome devant des foules de milliers de personnes, des chiens qui parlent dans la rue publique et la résurrection de hareng fumé.

Pierre demande à être crucifié à l'envers parce qu'il ne croit pas qu'un homme soit digne d'être tué de la même manière que Jésus-Christ.

Et c'était juste comme prétexte pour que l'histoire se rapporte à une vendetta politique sans rapport avec sa théologie. Même son auteur n'est pas connu. C'est une fiction évidente.

Quant au bras de Jean de Damascène, accusé de trahison qui se fit couper la main droite. Jean, ayant obtenu que cette main lui fût remise, se retira dans son oratoire, et là il demanda à la Sainte Vierge de rétablir le membre coupé, La Vierge lui apparaît pendant son sommeil. Il s'éveilla, vit sa main droite jointe miraculeusement au bras presque sans trace de séparation.

Je ne vois aucune raison de remettre cela en question. Ce qui est le plus frustrant, c'est que les apologistes prennent quelque chose de plus probablement qu'improbable et l'utilisent comme des faits pour leurs biais de confirmation.

Aujourd’hui encore nous avons guérisseurs et des faiseurs de miracles, quitte à ouvrir leurs portes de l’Âme à des obédiences occultes comme les visions spirituelles chez Michelle d’Astier de la Vigerie pour ne citer qu’elle !!!!!!

Un miracle n'est pas à confondre avec la providence de Dieu. Un miracle est une intervention divine à l'encontre des lois de la nature. Bien des faits couramment nommés miracles ne sont donc pas vraiment des miracles.

Ces miracles sont tout aussi bizarres mais pour autant que je sache, toutes ces histoires sont promulguées par des gens qui veulent désespérément les croire; tous n'ont pas le genre de preuves qu'il faudrait exiger pour croire réellement que les lois de la nature ont été abrogées de cette manière; 

En tout cas, des histoires de mystiques, ressuscitant les morts, lisant les esprits, prédisant l'avenir, etc., sont racontées maintenant.

Certains documents consultés m’ont appris que tous ces pouvoirs ont été attribués au gourou du sud de l'Inde, Sathya Sai Baba, par un nombre incalculable de témoins oculaires, surtout que ce gourou indien affirme également être né d'une vierge!

Il compte littéralement des millions d'adeptes, dont beaucoup sont des occidentaux éduqués. Vous pouvez regarder certains de ses "miracles" sur YouTube, exécutés devant des foules crédules d'âmes spirituellement affamées.

Préparez-vous à être déçue Chère Amie !!!!!!!

En final, j’ai bien aimé votre citation du Coran, c’est dire qu’il y a tant de choses qui peuvent rapprocher nos deux croyances.

Avec mes amitiés

Wahrani


Catholique a ecrit :

 Bonjour cher Wahrani,

Pour bien comprendre le sens de l’Ecriture, il faut l’aborder avec la méthode appropriée et un cœur ouvert à la présence de Dieu.

Quels sont les fondements ? Les 2 essentiels :

- lire l’Ecriture à la lumière du Christ mort et ressuscité ;

- lire l’Ecriture dans l’unité de l’Ancien et du Nouveau Testament.

Cela signifie qu’on ne prend JAMAS un verset biblique, quel qu’il soit, pour l’interpréter à partir de lui-même, en l’isolant du reste de l’Ecriture.

Revenons donc à 2 Cor 11, 14. Pour bien comprendre ce verset, il faut convoquer plusieurs passages de l’Ancien comme du Nouveau Testament dont finalement, dans ce verset saisissant, Saint Paul fait la synthèse : Genèse 3, 1-15 ; Isaïe 14, 12 ; Job 6, 1-12 ; Mt 4, 1-11 et surtout Jean 8, 44.

On y apprend que Satan est meurtrier et père du mensonge (Jn 8, 44) ; que sa lumière apparente dissimule sa noirceur intrinsèque qui est la source de sa défaite. La lumière qu’il porte (en latin « Lucifer ») n’est attachée qu’à des pouvoirs terrestres profondément hostiles à Dieu (Mt 4, 1-11) et voués à la destruction (Is 14, 12) et que son pouvoir est limité par Dieu (Job 1, 6-12). Son objectif d’ « adversaire » qui est la signification de son nom, est de détourner chacun de la fidélité à Dieu, en faveur de ses promesses mensongères et meurtrières (Gn 3 et Mt 4).

Partant de là, le verset de Paul est le résumé de tout ce qu’il y a à retenir de Satan, pour le reconnaître et le mettre en fuite : Satan se donne toute l’apparence du beau et du bien pour s’opposer à Dieu de toutes ses forces.

Privé de cette analyse, dès que vous voyez un ange, vous voyez Satan et votre long développement qui fait de chaque intervention de Dieu, en faveur des siens et de Son Evangile, devient pour vous, une manifestation de Satan !

En réalité, il est question de la Providence divine dans les passages que vous citez, de la façon dont elle s’exerce contre toutes les dominations de ce monde. Et sans doute, c’est aussi de cela qu’il est question dans la conversion de Paul, cette étonnante façon de faire qui n’appartient qu’à Dieu, qui choisit toujours ceux qui ont le CV le plus inapproprié pour « faire le job ». Dieu a une grosse préférence pour les pauvres types.

Au sujet des différents récits de libération miraculeuse des apôtres Pierre, Jean et Paul qu’on trouve dans les Actes, on convoquera, dans l’Ancien Testament, les nombreux récits de délivrance par intervention providentielle de Dieu : l’exfiltration de Loth hors de Sodome, la libération du patriarche Joseph, l’histoire de Daniel et de ses 2 compagnons dans la fournaise, celle de Tobie et de Sarra guidés par l’ange Raphaël, celle de Suzanne libérée d’une accusation mensongère.

Dans tous ces exemples, comme dans les récits des Actes des Apôtres, Dieu agit en libérateur, libération qui devient féconde et source de vie. Les dominations qui s’opposent à Dieu dans ces récits (Pharaon, les empereurs babyloniens, les démons ou les hommes de pouvoir) sont vaincues : elles ne parviennent pas à arrêter ni la parole ni l’action de Dieu. C’est ce que l’on voit à l’œuvre en faveur des apôtres qui sont victimes de la collusion des autorités juives et romaines mais que Dieu libère : personne n’arrêtera l’Evangile.

Paul en est aussi un exemple et je crois qu’il y a une grande erreur d’approche : l’activité missionnaire de Paul occupe une large partie du livre des Actes et avec ses lettres, son œuvre constitue la moitié du Nouveau Testament. 

Du coup, on a exagéré son importance en faisant de lui «l’inventeur du christianisme ». Ce qu’il faut regarder dans tout le travail apostolique de Paul, c’est l’œuvre de la Providence qui lui permet de parcourir tout l’empire romain pour annoncer l’Evangile à des peuples aussi éloignés de Dieu qu'il est possible de l'être.

L’Apocalypse, révélée à Jean, est le récit sous forme symbolique de la victoire définitive du projet de Dieu. Il n’y est pas question de juifs désabusés, mais de chrétiens qui sont et seront persécutés par les pouvoirs et dominations de ce monde jusqu’à l’avènement définitif du Royaume de Dieu, dans cette création nouvelle qu’Il nous a promis, depuis Noé (Gn 8, 21).

Les 7 lettres sont autant de mises en garde contre les dangers qui menacent l’Eglise depuis toujours : la foi tiède (Ephèse), la persécution (Smyrne), l’hérésie et la compromission avec l’idolâtrie (Pergame et Thyatire), le conformisme (Sardes) et ainsi de suite.

A travers son langage symbolique et en effet très violent (certaines images sont terrifiantes), Jean nous dévoile la réalité de l’état spirituel de ce monde, derrière le bon ordre du monde et de la société, les vrais serviteurs de Dieu sont exposés à toutes sortes de persécutions et de dangers mortels, à la fausse prophétie, à la fausse royauté qui n’est qu’abus de pouvoir. Le fruit de son analyse, Jean le doit à son amitié avec Jésus, à sa vie auprès de Lui, à son témoignage de la Passion du Christ. Toute l’Apocalypse est en germe dans tout son évangile. Jean est d’ailleurs un des plus fins connaisseurs de l’Ecriture, de toute l’Ecriture puisqu’il nourrit son prologue de sa méditation du prophète Baruch (3, 36-4, 4). 

Quant à la constitution du Nouveau Testament comme un ensemble d’écritures inspirées, elle est attesté assez tôt, dès les pères apostoliques donc la génération qui suit immédiatement celle des apôtres. Saint Jean ayant écrit les derniers livres du NT, c’est lui qui en a clos la rédaction. Mais il en connaissait tous les textes puisqu’il ne fait jamais ou quasiment jamais de redites par rapport aux autres livres : il ne répète aucun des 3 évangiles et quand il écrit, la brièveté de ses missives suggère qu’il considérait qu’il n’avait pas besoin d’ajouter aux lettres et traités des autres apôtres qui circulaient de communautés en communautés. Il va donc à l’essentiel de la raison pour laquelle il prend le calame : dénoncer une attitude contraire à l’Evangile (Diotrèphe dans troisième lettre), mettre en garde contre les personnes et les doctrines qui nient la réalité de l’Incarnation du Fils de Dieu (2 Jean). 

Quant à sa première lettre qui est donc la plus longue, elle semble plutôt être une homélie de Jean, à partir de son propre évangile, comme une aide à la lecture.

Puisque vous me faites la grâce de citer mon Nouveau Testament, je vous remercie en vous offrant une belle parole de votre Coran

« Ne controversez avec les Gens du Livre que de la plus belle sorte, , sauf avec ceux d’entre eux qui auraient fait preuve d’iniquité. Dites par exemple : nous croyons à la descente sur nous opérée, à la descente sur vous opérée. Notre Dieu ne fait qu’un avec le vôtre. A Lui nous nous soumettons » (29, 46) (trad. J. Berque)

Je vous souhaite une belle semaine !

Catholique


Wahrani a ecrit :

 Bonsoir, Chère Catholique,

Bien entendu, je reste bien content de vous retrouver, je partage pleinement ce plaisir. Et merci pour le Thé à la menthe, c’est ce que nous buvons quotidiennement dans la soirée.

Aujourd’hui comme vous le dites : Arrêtons-nous sur Paul, que je considère comme le  Napoléon du Christianisme pour avoir écraser tous les adversaires.

On sait que les pensées de Paul sur la signification du Christ sont chez les chrétiens, le fondement des interprétations des intentions de Jésus, au même titre au moins que celles des autres disciples directs. Les écrits de Paul s’adressent à une communauté chrétienne toute naissante et qui était encore juive pour le nécessaire. Paul aussi prononce l’anathème sur quiconque annoncerait un autre Évangile que le sien, parce que cet Évangile, il l’avait reçu par une révélation de Jésus-Christ (Galates 1.8 ; Galates 1.12).

Pourtant, le fait que Paul ait réuni juifs et gentils dans sa communauté fut, par une bizarre ironie, un pas convaincant vers la séparation du judaïsme et du christianisme.

Cependant l’exemption du Christ dans ses visions, même si le Christ ne lui apparut jamais en chair et en os, rendit également son apostolat suspect aux yeux des apôtres mais pour l'instant, Chère Catholique vous verrez à quel point son argument est faible et à quel point il peut être utilisé contre lui!

Paul avait bien écrit :

Et ce n'est pas étonnant; car Satan lui-même se transforme en ange de lumière. (2 Corinthiens 11:14

Quand nous lisons comment Paul aurait rencontré Jésus, nous voyons ce que Paul a vu,  semble très bien être Satan lui-même d'après la description que nous avons dans Corinthiens! 

Par exemple, voici ce qu'il dit:

Et pendant qu'il voyageait, il s'approcha Damas: et tout à coup il brilla autour de lui une lumière du ciel: 4 Et il tomba sur la terre, et entendit une voix lui dire: Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu? 5 Et il dit: Qui es-tu, Seigneur? Et le Seigneur a dit: Je suis Jésus que tu persécutes: il est difficile pour toi de frapper contre les piqûres. 6 Et lui, tremblant et étonné, dit: Seigneur, que veux-tu que je fasse? Et le Seigneur lui dit: Lève-toi, et va dans la ville, et on te dira ce que tu dois faire. 7 Et les hommes qui voyageaient avec lui restèrent sans voix, entendant une voix, mais ne voyant personne (Actes 9: 3-7)

Alors remarquez que Paul voit une lumière! Cette lumière prétend alors n'est autre que Jésus!  Bien sûr, les chrétiens pointeront toujours cette histoire pour montrer que Paul est un véritable apôtre parce qu'il a rencontré Jésus. Dans Corinthiens Paul dit que Satan se transforme en un ange de lumière, donc Jésus n'est pas un ange.

On peut conclure en toute sécurité qu'effectivement Paul a vu Satan et non Jésus parce que si l'on examine le message de Paul, on trouvera qu'il est rempli de paganisme emprunté comme (Qui es-tu, Seigneur) et pas seulement qu'il contredit tous les écritures, ainsi que des mensonges sur Jésus !

En fait ça ne s'arrête pas là! Le disciple Pierre a peut-être aussi rencontré Satan! En lisant Actes chapitre 12, nous lisons:

Pierre a donc été gardé en prison; mais la prière a été faite sans cesse de l'église à Dieu pour lui.  6 Et quand Hérode l'aurait fait sortir, la même nuit, Pierre dormait entre deux soldats, attachés avec deux chaînes; et les gardiens devant la porte gardaient la prison.  7 Et voici, l'ange de l'Éternel vint sur lui, et une lumière brilla dans la prison; et il frappa Pierre sur le côté, et le releva, disant: Lève-toi vite. Et ses chaînes sont tombées de ses mains.  8 Et l'ange lui dit: Ceins-toi et attache tes sandales. Et c'est ce qu'il a fait. Et il lui dit: Jette ton vêtement autour de toi, et suis-moi.

Par ailleurs pendant qu'il est en prison, remarquez comment un ange vient à Pierre  puis quand cet ange arrive une lumière brillante brille la prison! Nous avons donc ici explicitement de la lumière et un ange! Cela correspond parfaitement à la description des 2 e Corinthiens!

Que dire que cet ange n'était pas Satan? 

En fait, nous voyons quelque chose d'un peu satanique ici, c'est que cet ange est essentiellement en train de sortir un prisonnier de prison! C'est fondamentalement transgresser la loi!

Cet incident ici par ce supposé ange est un acte rebelle,  comme nous le savons tous, Satan est un rebelle à Dieu et aux lois de Dieu, nous avons donc suffisamment de preuves ici pour nous donner une cause probable que cet ange pourrait être Satan lui-même !  

Selon certaines traditions chrétiennes, Paul était un "apôtre de Jésus". Jésus-Christ lui aurait apparu dans une «vision» comme Dieu et l'aurait choisi comme son «apôtre» qu’il  prétend avoir rencontré sur le chemin de Damas.

Est-ce vraiment Jésus qu’il a rencontré ou seulement une hallucination, un Satan qui s’est présenté à lui sous l’apparence d’une lumière. ?

Pourquoi Jésus ne s’est-il pas présente à l’un de ses plus proches Apôtres ?

La question demeure posée !!!!!!!!

Par conséquent, Paul est aussi un messager de Dieu parce que Jésus est censé être Dieu et fils de Dieu. Toujours selon l’église catholique, Paul aussi prononce l’anathème sur quiconque annoncerait un autre Évangile que le sien, parce que cet Évangile, il l’avait reçu par une révélation de Jésus-Christ (Galates 1.8 ; Galates 1.12

Citations du Nouveau Testament où le titre apôtre est appliqué à lui sont les suivants:

"Paul, un serviteur du Christ Jésus, appelé à être un apôtre et mis à part pour l'évangile de Dieu ..." (Romains 1: 1)

"Paul, appelé à être apôtre du Christ Jésus par la volonté de Dieu ..." (1 Corinthiens 1: 1)

"Paul, un apôtre - envoyé non pas des hommes ni par l'homme, mais par Jésus-Christ et Dieu, le Père ..." (Galates 1: 1)

Paul ne possédait aucune qualification pour être apôtre. Car il fallait être un témoin du baptême de Jésus, son ministère, et sa résurrection d'entre les morts (Actes 1: 21-22). Paul  était absent à l'époque, et ses épîtres montrent qu'il semblait en savoir très peu sur Jésus, sauf qu'il avait été crucifié.

Paul était un juif apostat, et les chrétiens ont changé son nom en Paul, probablement parce que "Saul" semble juif.

Ce  grand Paul a fait un si beau désordre des enseignements de Jésus, et Paul a gagné parce qu'il a écrit plus de Livres de la Bible que tout autre auteur unique, alors que Jésus n'a pas écrit un seul mot. Pourquoi Paul aurait-il été inspiré par Dieu?

À un moment donné, Paul dit: «Je ne suis pas moi-même sous la loi», mais il rectifie immédiatement sa déclaration et dit essentiellement: «Eh bien, je suis sous une loi - je suis sous la loi du Christ». (1 Corinthiens 9). Jésus n'avait décrété aucune Loi!!!!!!

Considérer que Paul qui vécut au premier siècle de l’ère chrétienne, comme apôtre de Jésus, ce serait réécrire l'Histoire du message du Christ (pour ne pas dire le Christianisme) !

Chère Amie Catholique, pour revenir au livre d’Apocalypse, je tiens à préciser que le contexte du livre repose essentiellement sur  le ressentiment Juif contre les Romains qui, dans lequel l’auteur raconte des visions de la fin du monde, dans un langage quelque peu énigmatique et difficile à comprendre, citant à propos des anges et des coupes, des rouleaux de papier et des dragons, et comment la colère de Dieu s’abat sur la Terre, entraînant plaies, empoisonnements, famine, guerres, tremblements de terre et autres actes, livre écrit par d’écrivains sans scrupules, sans intelligence et faible d'esprit.

La révélation surnaturelle, voilée, essentiellement une écriture juive trop mal inspiré par le Saint-Esprit, n'est rien de plus qu'une violente fureur anti-romaine destinée à figer les juifs par des images sinistres de leurs ennemis tourmentés, une révélation faite par quelques auteurs inconnus sans intelligence et plein d’esprit vengeant. C’est le livre le plus abstrus de toute la Bible, bien que le livre ait été canonisé, après de nombreuses discussions, sur l'identification erronée du disciple en tant qu’auteur, puisqu’il s’appelait après tout «Jean»

Loin d’être une révélation, plus obscur et déroutant avec ses visions de cavaliers, de trompettes, de coupes, de dragons et de bêtes. Le livre s’ouvre sur une série de sept lettres en colère, réprimandant sept églises errantes en Asie Mineure occidentale. Après avoir réprimandé les églises, Apocalypse déchaîne alors un cauchemar apocalyptique sans fin, mal écrit, répétitif et contradictoire. il décrit en détail des horreurs étranges, le destin supposé qui va survenir de manière imminente aux ennemis du Seigneur. Ce qui confère au livre, sa popularité une vision de fiction d’horreur à la fin des temps.

Et je vis le ciel s'ouvrir, et voici un cheval blanc; et celui qui était assis sur lui était appelé fidèle et vrai, et il juge et fait la guerre en justice. Ses yeux étaient comme une flamme de feu, et sur sa tête étaient nombreuses couronnes; et il avait un nom écrit, que personne ne savait, mais lui-même. Et il était vêtu d'un vêtement trempé dans le sang; et son nom s'appelle La Parole de Dieu. Et les armées qui étaient au ciel le suivirent sur des chevaux blancs, vêtus de fin lin blanc et propre. Et de sa bouche sort une épée tranchante, avec laquelle il frappera les nations; il les gouvernera avec une verge de fer; et il foulera la cuve du vin et de la colère du Dieu tout-puissant. Et il a sur son vêtement et sur sa cuisse un nom écrit: Roi des rois et Seigneur des seigneurs. Et j'ai vu un ange debout au soleil; et il cria d'une voix forte disant à tous les oiseaux qui volent au milieu du ciel: Venez et rassemblez-vous pour le souper du grand Dieu; Afin que vous mangiez la chair des rois et la chair des capitaines, la chair des hommes forts, la chair des chevaux, et de ceux qui sont assis sur eux, ainsi que la chair de tous les hommes, libres et en esclavage, petits et grands et génial. Apocalypse 19.11-18:

Cette vision est le déversement de Juifs gravement désabusés. Cet esprit juif fébrile invoque le châtiment de ses anciens ennemis de ce Dieu méchant des Écritures hébraïques, qui déchire l’humanité. Ainsi le Dieu hébraïque publie ses coupes de la colère divine (sang, peste, plaies, feu, sécheresse, etc.); libère quatre cavaliers (à la tête d'une armée de 200 millions!) pour tuer le tiers des hommes' (9.15).

Il a sa tourmente de «sauterelles démoniaques» des incroyants pendant cinq mois; etc., etc. Rois, capitaines, faux prophètes et la chair de tous les hommes, libres et liés, petits et grands" est dévorée par les oiseaux qui volent et jetés vivante dans un lac de "feu et de soufre".

Je le déclare à quiconque entend les paroles de la prophétie de ce livre : Si quelqu'un y ajoute quelque chose, Dieu le frappera des fléaux décrits dans ce livre ; Et si quelqu'un retranche quelque chose des paroles du livre de cette prophétie, Dieu retranchera sa part de l'arbre de la vie et de la ville sainte, décrits dans ce livre. (Apocalypse 22:18-19)

L’Eglise pense avoir vu en Apocalypse 22:18-19 la preuve que le canon des Écritures est fermé et restreint aux seuls livres de la Bible. Mais cela est une interprétation erronée. Même si nous estimons que Jean est bien l’auteur de ce livre, une question reste à poser :

Jean ait été en possession de la Bible ?

La Bible est un ensemble de livres mis ensemble, et l'Apocalypse en est un parmi d'autres. L’expression « ce livre » se réfère à un livre précis et le texte d'Apocalypse 22:18-19 est le fruit d'une intuition de la Bible achevée.

Est-il utile de préciser ici que la Bible n'a été assemblée, du moins telle qu’elle existe  actuellement, que vers la fin du IVe siècle après Jésus-Christ ?

Toute considération contraire serait absurde, puisque l'Apocalypse attribué l’écriture à un certain Jean, semble-t-il en 95 ap. J.-C.. Le Nouveau Testament n'existait pas en tant que Livre lors de l’écriture du Livre de l'Apocalypse.

Donc, il s’avère par exemple que l'Évangile de Jean et le 1e épître de Jean auraient tous deux été écrits entre 95/98 et 100 ap. J.-C., soit après l'Apocalypse. Alors qu'Apocalypse 22:18-19 marque la fin du canon, les chrétiens sont dans l'obligation de rejeter tous les écrits qui lui ont succédé. En final, je peux avancer que les écrits chrétiens et ses applications sont casuistique par excellence.

A propos de Jean l’évangéliste, Il y a un quasi consensus pour dire que l'évangile attribué à Jean, « n'est pas l'œuvre d'un seul auteur, mais d'une école, appelée «école johanique». Entres autres certains citent le nom de Saint Augustin a avoir mis sa partie dans l’écriture de cet évangile.

Par ailleurs, on attribue à l'apôtre Jean de nombreux miracles. 

L’élève qui dépasse le Maître en somme 

Un jour Jean, sommé de boire une coupe de poison, en avale le contenu d'un trait et n'en est absolument pas incommodé, tandis que les deux goûteurs désignés pour tester ce poison s'écroulent foudroyés en quelques secondes (ils seront ensuite ressuscités par le saint).    (Rien que ça ?)

À Éphèse également, Jean fut arrêté et conduit au temple d'Artémis devant un officier impérial qui l'accusa de magie maléfique et voulut le mettre à mort. Jean se mit à prier Dieu, et le temple s'effondra sans porter atteinte à aucune vie humaine.

Un autre jour, à Éphèse, entouré d'une foule de disciples et d'habitants, il bénit la dépouille d'une femme particulièrement pieuse, nommée Drusiana, et celle-ci ressuscita. (Encore un pouvoir exceptionnel qui ne relève pas uniquement de Jésus).

Pendant son voyage d'exil vers Pathmos, il guérit par ses prières les soldats de son escorte qui avaient tous la dysenterie.

Au moment de sa mort, il se fait creuser une fosse et y descend en priant Dieu. Dès qu'il a fini sa prière, il est entouré d'une lumière si vive que personne ne peut la regarder. Une fois la lumière disparue, on trouve la fosse remplie de manne divine.

Une autre version de sa mort veut qu'il se soit fait enterrer encore vivant et recouvrir de terre par ses serviteurs, mais, lorsque ses disciples arrivèrent et voulurent le déterrer, il avait disparu.  Tous pensèrent que son corps avait été ressuscité et était monté au ciel, selon la parole de Jésus-Christ répondant à Pierre qui le questionnait sur Jean :

«Si je veux qu'il demeure jusqu'à ce que je vienne, que t'importe ? »  (Jn 21. 22).

Chère Catholique, vous trouvez dans mes commentaires les règles de base d'un bon dialogue avec un respect profond, comme je le répète, le christianisme a toujours bénéficie du doute, nous avons aveuglément accepté ses affirmations selon lesquelles le christianisme est la paix et ne fait qu'enseigner l'amour. Pourtant, quand on lit et étudie réellement la Bible, on constate que l’église a beaucoup d'explications à fournir.

Pour bien illustrer ce respect, j’emprunterai des citations de sagesse du Nouveau Testament :

Dites la vérité avec amour (Éphésiens 4:15)

Que votre parole soit toujours accompagnée de grâce, assaisonnée de sel, afin que vous sachiez comment il faut répondre à chacun. (Colossiens 4:6).

Avec mes amitiés

Wahrani


Catholique a ecrit :

 Cher Wahrani,

Plutôt qu’à l’heure du café, aujourd’hui, je vous retrouve à l’heure du thé à la menthe. Il commence  faire chaud ici et c’est vraiment une joie de le savourer en votre compagnie.

Vous soulevez 3 sujets sur lesquels je vais essayer de vous apporter quelques réponses.

Sur la source Q, vous faites une synthèse de la problématique à laquelle je souscris entièrement. Si le sujet vous intéresse, il y a un excellent livre, sous la direction de Daniel Marguerat « La source des paroles de Jésus »(Q). Aux origines du christianisme » que j’ai lu il y a quelques années. La conclusion qu’on peut en tirer est que cette source Q n’a jamais existé et que c’est bien Matthieu qui a écrit son évangile en 1er.

La source Q a pour corollaire la théorie des 2 sources (Marc + Q) qui présuppose que Marc est l’évangile le plus ancien. S’il est établi que Marc a été écrit après Matthieu, toute la théorie s’effondre.

Entre autres choses, cette « source Q » a été utilisée pour démontrer que les premiers chrétiens ne croyaient pas à la divinité ni à la résurrection du Christ, thèmes longtemps supposés absent de Q. Puis, les chercheurs ont fini par concéder la très haute ancienneté de la foi en la divinité et la résurrection de Jésus (op. cit. p. 254, 272). La source Q telle que reconstituée est conforme à la foi pascale...

Au final qu’en retiendra-t-on ? Cette théorie des 2 sources repose avant tout sur l’illusion d’un accès direct à la parole de Jésus, sans la médiation des apôtres qui l’ont connu, ni celle des auteurs des évangiles, ni celle de l’Eglise qui transmet à la fois la Parole et les sacrements qui reposent sur la parole et les gestes de Jésus. C’est l’illusion qu’à travers une source objective, neutre et impartiale, chacun pourrait se faire sa propre opinion sur Jésus. Mais c’est impossible puisque nous sommes tributaires de ce qui nous a été transmis par les personnes ou les institutions qui nous les ont transmis. En l’espèce, et même si ça dérange, la continuité historique et la légitimité qui en découle qui remonte jusqu’à Jésus-Christ lui-même, revient à l’Eglise catholique.

En fin de compte, je crois que ce qui a été restitué par ces travaux sur Q, c’est le fond de tradition orale qui a ensuite été utilisé par les évangélistes.

Arrêtons-nous sur Paul…

Figurez-vous que ces dernières semaines, j’ai relu toutes les épîtres de Paul (sauf Romains) ainsi que les Actes des Apôtres. Et vous savez quoi ? Paul est franchement antipathique…Lui, le persécuteur, qui n’a jamais connu Jésus pendant son ministère public (et qui n’était d’ailleurs probablement même pas en Judée au moment des faits) mais qui devient persécuteur de la jeune Eglise, sans rien savoir des faits fondateurs et que les prodiges et le témoignage des apôtres ne convainc pas, le voilà qui fait la leçon à tout le monde, y compris à des proches de Jésus, des gens qui eux, au moins, ont vraiment connu Jésus-Christ, il se prend la tête et se fâche avec tout le monde, avant de se réconcilier et encore, il fait la leçon au chef du collège apostolique, Simon-Pierre lui-même !

J’admire d’ailleurs l’humilité et le sang-froid de ce même Pierre qui a eu la grâce d’une exceptionnelle amitié de Jésus, sans que cela lui donne un atome d’envie de fanfaronner à longueur de lettre sur ses titres, ses privilèges, ses extases et ses révélations ! Jamais Pierre ne revendique son autorité de chef du collège apostolique en claironnant « je suis votre chef » ou en tordant les faits à son avantage.

Comparez les adresses des brèves lettres de Pierre et de Jean avec celles de plus en plus pompeuses voire pompantes de Paul. Pierre et Jean étaient les meilleurs amis de Jésus, avec qui ils ont entretenu pendant plusieurs années une grande intimité du cœur et de l’âme. Leur apostolat en est tout imprégné et en fin de compte, ces 2 hommes n’avaient à se justifier de rien ni à revendiquer quoi que ce soit tant la légitimité de l’un comme de l’autre était éclatante, par leur compagnonnage avec Jésus pendant son ministère public, par l’amitié étroite que chacun entretenait avec lui, par la confiance que Jésus a témoigné à chacun des deux à travers des grâces et des charges particulières qu’Il leur a confié avant sa résurrection et confirmé après (Jn 21).

Paul n’a rien de tout ça. Et d’ailleurs, il est discrédité d’avance : élève de Gamaliel, il était un pur produit de l’éducation rabbinique qu’il avait reçu et que Jésus fustigeait souvent ; originaire de Cilicie, il n’a probablement entendu parler de Jésus que par ouï-dire sans jamais le rencontrer et en fin de compte, partisan acharné de l’éradication de l’Evangile de Jésus.

A quoi tient le témoignage de Paul au point qu’on pourrait se débarrasser de ses lettres parfois brouillonnes, ou tellement dépendantes d’un contexte particulier qu’elles en seraient caduques ?

Il faut commencer par se demander « qu’est-ce qu’un apôtre ? » La réponse est en Actes 1,22. Un apôtre est quelqu’un qui a suivi Jésus depuis la baptême de Jean jusqu’à sa résurrection dont il a été témoin. Ce n’est pas le cas de Paul, pour des raisons qu’on ne peut d’ailleurs lui reprocher : il n’était même pas là. Ce que le chapitre 9 du livre des Actes des Apôtres , puis les mentions suivantes de ce même livre (22, 6-11 ; 26, 12-19) présente Paul, comme un témoin du Christ ressuscité. Paul lui-même, dans ses épîtres n’écrira à propos de sa rencontre avec le Christ ressuscité qu’assez discrètement.

Il y a un mystère « Paul » qui nous invite à réfléchir, parce que ce Paul, il me ressemble. Jésus s’est manifesté à lui, sans que ce dernier ait fait quoi que ce soit pour trouver grâce à ses yeux, au contraire ! Paul n’a rien qui permette de donner une quelconque raison à la grâce que Dieu va lui manifester. Il ne faisait pas partie de ce peuple des simples que Jésus aimait tant, au contraire, il appartenait à la caste de ses détracteurs. Il est choisi par Dieu bien plus pour toutes ses carences spirituelles et ses travers humains que pour l’étendue de sa bienveillance et de sa charité ! Parce que le témoignage de Jésus n’avait pas vocation à rester la propriété de ceux qui l’avaient connu, en Galilée, parce que cela aurait créé une distance et un privilège qui aurait rendu impossible ou très difficile, la rencontre avec Jésus pour les gens d’hier et d’aujourd’hui, qui ne l’ont pas connu. Tout chrétien d’aujourd’hui et des générations chrétiennes qui se sont succédées depuis la mort du dernier apôtre «historique» a comme modèle, l’expérience de Paul, jusqu’au martyre.

Vous avez raison sur les lettres, elles reposent en partie sur un artifice littéraire qui présente sous forme de lettres, des traités (Romains, Hébreux) et des homélies (Ephésiens). Il y a aussi d’authentiques correspondances ou regroupements de correspondances en réponse à une sollicitation de telle ou telle église (1 & 2 Corinthiens).

J’attire votre attention sur quelques détails : Pierre mentionne Paul en 2 Pierre 3, 15-16. Une étude des noms des personnes citées dans les divers écrits permet d’établir des liens intéressants : Marc est le seul à préciser que Simon de Cyrène est le père d’Alexandre et Rufus (Mc 15, 21). On retrouve Rufus en Romains 16, 13 ce qui tend à prouver que Marc a écrit son évangile à Rome et qu’il y avait là, des témoins de la Passion du Christ qui pouvait accréditer son récit. Sylvain apparaît dans les lettres de Paul et dans celle de Pierre dont il a été le collaborateur. Cela rend vivant le travail d’évangélisateur réalisé par les apôtres : ils s’appuyaient sur des équipes avec diverses compétences.

En revanche, cher Wahrani, l’Apocalypse n’est pas un livre de haine. C’est un livre de réconfort et de persévérance : « Il essuiera toute larme de leurs yeux ; il n’y aura plus de  mort, il n’y aura plus n deuil, ni cri, ni peine car la condition primitive est passée ».

« Que la grâce du Seigneur Jésus soit avec tous ! Amen » Ap. 22, 21

à la joie de vous lire !

Catholique


Wahrani a ecrit :

 Bonjour Chère Catholique, 

Personnellement, je pense que cette théorie qu’on appelle «source Q» est très fragile, Il s’agit d’un document incertain d’une source supposée perdue, actuellement l’hypothèse la mieux acceptée, l’Évangile selon Marc aurait été le premier à être écrit, puis Matthieu et Luc auraient écrits leurs propres évangiles de façon indépendante en reprenant le contenu de l’évangile de Marc et celui d’une autre source commune.

Peut-on envisager sérieusement que quelqu’un qui aurait réécrit Matthieu et Luc en omettant d’un côté la naissance miraculeuse de Jésus, le sermon sur la montagne et les apparitions de la résurrection, tout en ajoutant, de l’autre, l’histoire du jeune homme nu, un miracle de guérison que Jésus n’accomplit que difficilement et la remarque que la famille de Jésus pensait qu’il avait perdu la tête, peut être une source fiable.

Chaque évangile est venu des traditions orales des communautés d'une part et à partir d'une source araméenne écrite commune qui n'a pas été découverte. Cette source écrite aurait pu se former à partir d'une seule source, ou ont été composés de nombreux fragments de différentes traditions utilisées par chaque évangéliste pour compiler son propre évangile.

Si théorie de la source Q est vraie, il s’agirait d’un écrit antérieur aux évangiles! Il faut toujours se rappeler qu’il ne s’agit que d’une hypothèse et que l’église ne dispose pas de manuscrit de Q.

les historiens affirment, quant à eux, que l’évangile le plus ancien est celui de Matthieu et non celui de Marc, et qu’aucun n’a entendu parler de cette source Q, dont il n’a d’ailleurs été retrouvé aucun manuscrit. La datation avant 90, des évangiles, n’a pas été démontrée de manière irréfutable. La datation tardive me paraît solidement fondée, selon le témoignage très crédible d’Irénée de Lyon, disciple de Polycarpe, lui-même disciple de Jean.

L’exemple le plus frappant chère Catholique, est celui du premier évangile écrit est Marc, un Romain, né en de l'an 3 (environ) et mort  l'an 68 (environ) C'est un des premiers convertis au christianisme et à l'évangélisation de l'Empire romain par l'apôtre Pierre. D'après Papias de Hiéropolis, il était l'interprète de Pierre. La première épître de Pierre atteste que Marc a accompagné  Pierre, lorsque celui-ci est allé rendre visite à l'église de Babylone. Le livre n'aurait pas pu être écrit du vivant de Pierre. Marc est au courant de la destruction du Temple, ce qui signifie que Pierre était mort (selon la tradition chrétienne) lorsque le livre a été écrit. Les versions de ce premier évangile étaient largement diffusées et pourtant Marc n'était pas un apôtre. Profitant de cette lacune, Marc a été adopté comme «compagnon de Pierre» et l'évangile de Marc est devenu, en fait, «l'évangile que Pierre aurait écrit», renforçant le statut de l'apôtre.

Pour résumer, l'Évangile de Marc est un livre anonyme écrit à Rome dans une langue païenne. Il ne connaît pas les lois ni les coutumes juives. Il ne prétend jamais avoir connu Pierre ou avoir été en Palestine. Il ne connaît pas la géographie de la Palestine.

L’Évangile de Marc a peut-être le plus grand nombre d'inexactitudes factuelles. Il fait des erreurs de géographie, de coutume et de droit. Le procès devant le Sanhédrin est une création de Marc et un répertoire d'erreurs, mais commençons par la géographie.

Dans Marc 5: 1, Jésus et sa compagnie traversent la mer de Galilée et arrivent au «pays des Gerasènes». Là, ils rencontrent un homme possédé par des esprits impurs. Jésus chasse les esprits, les esprits entrent dans certains porcs et les porcs descendent une colline et sautent dans le lac.

En 7:31, Marc dit ce qui suit:« Et de nouveau, il [Jésus] sortit des frontières de Tyr et traversa Sidon jusqu'à la mer de Galilée, au milieu des frontières de Décapolis.                

En regardant la carte ci-dessus, nous pouvons constater que Tyr et Sidon sont situés sur la côte de la mer Méditerranée, assez loin de la mer de Galilée. 

Marc dit que Jésus est allé de Tyr à Sidon pour se rendre au lac. Mais Sidon est  au nord  de Tyr. C'est exactement la mauvaise direction. Vous ne pouvez pas passer  par  Sidon pour vous rendre en Galilée depuis Tyr. Comme vous ne pouvez pas partir de Montpellier pour Nice en passant par Strasbourg !!!!!!

Par ailleurs on peut également relevé que Marc ne connaît pas la loi juive sur le divorce.

Dans Marc 10: 11-12, Jésus interdit le divorce: Il répondit: «Quiconque divorce de sa femme et épouse une autre femme commet un adultère contre elle. Et si elle divorce de son mari et épouse un autre homme, elle commet un adultère. »

Le verset 12 implique que Marc croyait que les femmes avaient un droit de divorce dans la loi juive.  En réalité elles n’avaient pas ce droit.  Marc connaît trop mal les lois rituelles juifs.

Quant à l’auteur de l’Apocalypse, Jean devenu le plus actif des apôtres, à côté de Pierre, organise la première église en Palestine. Vers l’âge 93 ans, il fut exilé dans la colonie pénitentiaire romaine de Patmos.

Insolite dans la résistance du corps humain, Jean avait survécu à l'immersion dans l'huile brûlante. Ses geôliers ont dû être tellement surpris qu'ils lui ont fourni du matériel d'écriture et il a écrit livre odieux, dans lequel il raconte des visions à succès («Apocalypse») sur la fin du monde.

Plusieurs années plus tard, à un âge non négligeable, cet «ancien pêcheur Analphabet» , devenu évêque, a écrit le 4° évangile dans le meilleur grec qui porte son nom, mais il fait une fois encore étalage d’ignorance géographique, les historiens conviennent généralement que la mer de Galilée n'est devenue largement connue sous le nom de «mer de Tibériade» que beaucoup plus tard dans le 2° siècle, et pourtant le quatrième évangile utilise ce dernier nom dans Jean 6: 1 et 21: 1. 

Ce serait peut-être l'un des arguments les plus solides pour une date ultérieure à la destruction de Temple.

Par ailleurs, on peut noté que les deux livres de Jean sont totalement différents, l'un plein de haine apocalyptique, l'autre un travail de théologie, pour certains courants religieuses, l’évangile de Jean reste essentiellement d'une théologie du milieu du IIe siècle écrite pour combattre les théologies rivales hérétiques.

Des siècles de perfectionnement et de délicatesse de l’église, ont produit des évangiles à part entière et réfléchis que nous connaissons aujourd'hui.

Chère Amie,  je dois dire que cet auteur Flavius Josèphe dans le même livre, avait également écris ce qui suit :

Mais ce qui les avait surtout excités à la guerre, c'était une prophétie ambiguë trouvée pareillement dans les Saintes Écritures, et annonçant qu'en ce temps-là un homme de leur pays deviendrait le maître de l'univers. Les Juifs prirent cette prédiction pour eux, et beaucoup de leurs sages se trompèrent dans leur interprétation ; car l'oracle annonçait en réalité l'empire de Vespasien, proclamé pendant son séjour en Judée. Au reste, il n'est pas possible aux hommes, même quand ils le prévoient, d'échapper à leur destin. Mais les Juifs interprétèrent à leur fantaisie où méprisèrent les présages, jusqu'au jour où la ruine de leur patrie et leur propre ruine les eurent convaincus de leur folie.

L'auteur de leur perte fut un faux prophète qui avait crié ce jour-là aux habitants de la ville que Dieu leur ordonnait de monter au Temple pour y recevoir les signes de leur salut. Du reste, il y avait alors des prophètes subornés par les tyrans, qui les envoyaient vers le peuple pour lui mander d'attendre le secours de Dieu : le but était de diminuer les défections et de nourrir l'espoir de ceux qui étaient peu accessibles à la peur. L'homme se laisse aisément persuader dans l'infortune : lorsque l'imposteur promet à un malheureux la fin de ses maux, celui-ci s’abandonne tout entier à l'espoir.

Ces trompeurs, ces gens qui se prétendaient envoyés de Dieu abusaient ainsi le misérable peuple, qui n'accordait ni attention ni créance aux clairs présages annonçant la désolation déjà menaçante : comme si la foudre fût tombée sur eux, comme s'ils n'avaient ni des yeux ni une âme, ces gens ne surent pas entendre les avertissements de Dieu …..

La dernière Cène de Jésus était-il un Séder de Pâque ? 

Et la réponse sera probablement oui !!

Existe-t-il un rapport entre la Pâque juive et la Pâque chrétienne…Oui naturellement et un rapport étroit. Pourtant, Jésus pouvait très bien savoir ce qu'était un « seder », et pour avoir modelé sa Dernière Cène sur,  même  si les éléments du seder primitif sont nés des  décennies après sa mort. 

C'est que Jésus était on le sait un juif respectueux des commandements et que le jour de Pessa'h il se rendait naturellement au Temple pour y sacrifier un agneau sur l'autel du Temple, comme prescrit bibliquement

"Tu sacrifieras l'offrande de la Pâque ... au lieu où le Seigneur ... fera habiter son nom [Temple de Jérusalem] " (Deutéronome 16: 2)

Il célébrait Pessa'h. d’ailleurs c'est à cette occasion qu'il est arrêté par les Romains, jugé et condamné. Et à partir de là, il y a eu l’élaboration de toute la théologie chrétienne de la Dernière Cène, même si aucun seder de ce genre n'aurait pu être pratiqué à l'époque de Jésus.

Je suis tenté de faire quelques recherches sur les Lettres de apôtres, sur lesquelles vous dites que leurs datations sont plus assurées. La documentation consultée me fait dire ce qui suit :

La plupart des lettres sont adressées à des églises plutôt qu'à des individus, ce qui indique clairement que ce ne sont pas du tout de vraies lettres, mais en fait qu'ils sont la théologie déguisée en correspondance, et la longueur de plusieurs d'entre eux - "Romains", par exemple, est plus long que de nombreux livres anciens. Toutes les épîtres sont troublées par le désordre et l'inexactitude.

Avec le livre des Actes, les épîtres ont un objectif crucial: elles constituent un pont entre la scène en Palestine décrit dans les Évangiles et les églises émergentes de la fin du IIe siècle. L'existence même de prétendues lettres conforte le mythe d'une église unifiée. Les épîtres prouvèrent la légitimité de leurs églises et approuvèrent le droit épiscopal de gouverner comme serviteurs du Christ.

Dans l'état actuel des choses il n’existe aucune copie d'une lettre du Nouveau Testament antérieure au 2ème siècle, c'est-à-dire rien qui soit antérieur aux conflits sectaires impitoyables et aux batailles doctrinales amères du 2ème siècle- une époque les faux écrits apostoliques étaient des armes primaires dans la guerre des sectes du christianisme primitif.

Je prendrai comme exemple sur les treize lettres qui portent le nom de Paul, neuf d'entre elles sont adressées à des églises et quatre à des particuliers. 

Prouvent-elles quelque chose?

Curieusement, les quatre Évangiles ne mentionnent ni ne suggèrent même pas un apôtre aventurier appelé Paul. Pour les écrivains évangélistes, Paul n'existe pas. Il est tout aussi curieux que les lettres de Paul rendent la pareille, c'est-à-dire l’ignorance des évangélistes. En effet, l'évangéliste Matthieu, le percepteur d'impôts si doué pour trouver des prophéties sur Jésus dans les Écritures juives, n'est pas tant nommé dans aucune épître paulinienne.

Si je devrais dire un mot sur Paul, je dois demander :

Pourquoi Jésus est-il revenu sur terre pour convertir Paul au moyen d'une vision? 

Pourquoi n'a-t-il pas simplement permis à ses propres disciples de proclamer fidèlement son message par une même vision? 

Est-ce que les disciples de Jésus, disciples du Dieu juif, adeptes des Écritures juives, déconcerté par l’enseignement de Jésus, pensant à tort qu'il était le Messie juif, même après sa mort et sa résurrection,  ont continué à interpréter les paroles, les actes et la mort de Jésus à la lumière de leur compréhension du judaïsme.  C'est pourquoi Paul a dû affronter le disciple de Jésus, Pierre, et  Jacques le frère de Jésus comme on le voit dans la lettre aux Galates.  

Je reste bien entendu catégorique pour voir que les lettres n'offrent aucun récit continu et personne n'a une idée réelle du déroulement de leur composition d’où l'incertitude soutenue dans l'origine des lettres et leur incompatibilité flagrante avec l'histoire ancienne du christianisme. Précisément lorsque il s’agit de comprendre :

Quand ils ont été écrits !

Par qui ils ont été écrits !

Où ils ont été écrits !

Il est bien utile de se demander pourquoi toutes ces lettres des Apôtres (Correspondances  Personnelles) ou encore l’histoire du Manteau de Paul, sont-elles inspirés par le Saint Esprit, ceci reste une épreuve de spéculation sans fin ?

Avec mes amitiés

Wahrani


Catholique a ecrit :

 Bonjour Wahrani,

La question de la datation des textes qui composent le Nouveau Testament est étroitement liée à celle de leur canonicité et vous le soulignez très bien dans votre message.

Les historiens admettent pour la rédaction des  4 évangiles une période allant de 70 à 90. Mais il s’agit de dates consensuelles, elles ne sont pas démontrées. De même, l’existence d’un recueil de paroles de Jésus, qu’on appelle « source Q » est une hypothèse littéraire non démontrée.

Malheureusement, les spécialistes ont perdu de vue le caractère hypothétique des dates et de la source Q et ont élaboré des montagnes de conjectures qui ne reposent que sur ces suppositions.

Pourquoi les historiens affirment-ils que les évangiles ont été écrits après 70 ? Parce que, dans les 4 évangiles, Jésus annonce la destruction du Temple. Leur raisonnement est le suivant : les auteurs avaient connaissance de la destruction du Temple survenue en 70, ils ont mis dans la bouche de Jésus, une sorte de prophétie rétroactive. Donc, les évangiles ont été écrits après 70. CQFD.

Oui, mais voilà…

L’annonce de la destruction du Temple n’est pas l’exclusivité de Jésus, et d’ailleurs, le Temple de Jérusalem avait déjà été détruit en 587 avant notre ère. Ce n’était pas un fait inédit, inimaginable ou impossible.

Voici ce qu’écrit Flavius Josèphe, dans sa « Guerre des Juifs", livre VI, V, 3 :

« Mais voici de tous ces présages le plus terrible : un certain Jésus, fils d'Ananias, de condition humble et habitant la campagne, se rendit, quatre ans avant la guerre, quand la ville jouissait d'une paix et d'une prospérité très grandes, à la fête où il est d'usage que tous dressent des tentes en l'honneur de Dieu, et se mit soudain à crier dans le Temple : « Voix de l'Orient, voix de l'Occident, voix des quatre vents, voix contre Jérusalem et contre le Temple, voix contre les nouveaux époux et les nouvelles épouses, voix contre tout le peuple ! » Et il marchait, criant jour et nuit ces paroles, dans toutes les rues. Quelques citoyens notables, irrités de ces dires de mauvais augure, saisirent l'homme, le maltraitèrent et le rouèrent de coups. Mais lui, sans un mot de défense, sans une prière adressée à ceux qui le frappaient, continuait à jeter les mêmes cris qu'auparavant. Les magistrats, croyant avec raison, que l'agitation de cet homme avait quelque chose de surnaturel, le menèrent devant le gouverneur romain. Là, déchiré à coups de fouet jusqu'aux os, il ne supplia pas, il ne pleura pas mais il répondait à chaque coup, en donnant à sa voix l'inflexion la plus lamentable qu'il pouvait : « Malheur à Jérusalem ! » Le gouverneur Albinus lui demanda qui il était, d'où il venait, pourquoi il prononçait ces paroles ; l'homme ne fit absolument aucune réponse, mais il ne cessa pas de réitérer cette lamentation sur la ville, tant qu'enfin Albinus, le jugeant fou, le mit en liberté. Jusqu'au début de la guerre, il n'entretint de rapport avec aucun de ses concitoyens ; on ne le vit jamais parler à aucun d'eux, mais tous les jours, comme une prière apprise, il répétait sa plainte : « Malheur à Jérusalem ! » Il ne maudissait pas ceux qui le frappaient quotidiennement, il ne remerciait pas ceux qui lui donnaient quelque nourriture. Sa seule réponse à tous était ce présage funeste. C'était surtout lors des fêtes qu'il criait ainsi. Durant sept ans et cinq mois, il persévéra dans son dire, et sa voix n’éprouvait ni faiblesse ni fatigue ; enfin, pendant le siège, voyant se vérifier son présage, il se tut. Car tandis que, faisant le tour du rempart, il criait d'une voix aiguë : « Malheur encore à la ville, au peuple et au Temple », il ajouta à la fin : « Malheur à moi-même », et aussitôt une pierre lancée par un onagre le frappa à mort. Il rendit l'âme en répétant les mêmes mots. »

4 ans avant la guerre, nous sommes en 62 de l’ère chrétienne. Ce Jésus, fils d’Ananie est probablement le fils de celui qui accueilli Paul à Damas (Actes 9, 10). La persécution dont il fit l’objet et la mort dont il fut victime ressemble à celles d’Etienne et en fait, du Christ lui-même. Cet homme est un judéo-chrétien qui, en 62, annonce la destruction du Temple, 8 ans avant qu’elle ne se produise et il répète la parole de Son Maître et en imite la conduite en subissant le martyre sans broncher ni maudire.

Jésus a annoncé la destruction du Temple, avant qu’elle se produise et cette prophétie était connue des chrétiens d’origine juive de Jérusalem qui ont conservé cette parole. Utiliser cette prophétie pour dater les évangiles est une grave erreur d’interprétation.

En revanche, Matthieu, Marc et Luc ont tous 3 plusieurs caractéristiques communes :

Ils distinguent les opposants à Jésus selon les différents courants du judaïsme ancien, qui disparaîtront après 70 : ils parlent des hérodiens, des sadduccéens, des pharisiens et des zélotes. Ils ignorent tout de la guerre judéo-romaine qui débute en 66 et surtout, ils ignorent tout de la destruction du Temple. Au contraire, chez Luc, le Temple est un lieu vivant et joyeux où se manifestent la prophétie (1, 8-23 ; 2, 22-38) et la prière des premiers chrétiens (24, 53). L’évangile selon Saint Luc débute et s’achève au Temple ! Or, ce lieu ne devait pas représenter grand’chose pour les chrétiens issus du paganisme et encore moins s’il était réduit à l’état de ruines fumantes.

De même, chez Matthieu, les références à la liturgie et au culte du Temple sont nombreuses : il nous montre Jésus payer l’impôt au Temple (17, 24-27) et il rapporte en particulier, comme les autres évangiles, comment Jésus a chassé les marchands du Temple (21, 12) et comment il y enseignait (21, 23). Jésus fustige les raisonnements oiseux des pharisiens à propos de serments faits sur le saint des saints du Temple (23, 16-22).

Toutes ces paroles de Jésus, qu’on retrouve dans les 4 évangiles, plaident en faveur d’une antériorité des évangiles par rapport à la destruction du Temple. Les évangélistes évoquent une réalité qui n’avaient de sens que pour des familiers de ce lieu et des pratiques qui y étaient courantes. Ils parlent du Temple parce que le Temple est encore là.

De même, les évangiles présentent la persécution dont les chrétiens font l’objet comme émanant principalement des autorités juives à l’occasion de l’annonce de l’Evangile dans leurs communautés. Or, la 1ère persécution des chrétiens par le pouvoir romain est bien connue  et bien datée : sous le règne de Néron, suite à l’incendie de Rome en 64 où les autorités romaines sont suffisamment renseignées pour savoir que les chrétiens ne sont pas des juifs, mais une secte initialement issue du judaïsme et dont ils se sont détachés :

Tacite, Annales, XV, 44

"Mais aucun moyen humain, ni largesses impériales, ni cérémonies expiatoires ne faisaient taire le cri public qui accusait Néron d'avoir ordonné l'incendie. Pour apaiser ces rumeurs, il offrit d'autres coupables, et fit souffrir les tortures les plus raffinées à une classe d'hommes détestés pour leurs abominations et que le vulgaire appelait chrétiens. Ce nom leur vient de Christ, qui, sous Tibère, fut livré au supplice par le procurateur Pontius Pilatus. Réprimée un instant, cette exécrable superstition se débordait de nouveau, non-seulement dans la Judée, où elle avait sa source, mais dans Rome même, où tout ce que le monde enferme d'infamies et d'horreurs afflue et trouve des partisans. On saisit d'abord ceux qui avouaient leur secte ; et, sur leurs révélations, une infinité d'autres, qui furent bien moins convaincus d'incendie que de haine pour le genre humain. On fit de leurs supplices un divertissement : les uns, couverts de peaux de bêtes, périssaient dévorés par des chiens ; d'autres mouraient sur des croix, ou bien ils étaient enduits de matières inflammables, et, quand le jour cessait de luire, on les brûlait en place de flambeaux. Néron prêtait ses jardins pour ce spectacle, et donnait en même temps des jeux au Cirque, où tantôt il se mêlait au peuple en habit de cocher, et tantôt conduisait un char. Aussi, quoique ces hommes fussent coupables et eussent mérité les dernières rigueurs, les coeurs s'ouvraient à la compassion, en pensant que ce n'était pas au bien public, mais à la cruauté d'un seul, qu'ils étaient immolés. "

Là encore, les évangiles ignorent tout de cette persécution. C’est l’Apocalypse qui semble y faire référence, avec le fameux chiffre 666 qui désignerait Néron et la bête aux 10 cornes et 7 têtes (les 7 collines de Rome) en Ap 13, 1-2.

De la même manière, les Actes des Apôtres nous montrent des gouverneurs romains peu ou mal informés de ce qu’est le christianisme (Actes 18, 12-15 Gallion est le frère de Sénèque, le précepteur de Néron ; Actes 24 et 25 où Paul comparaît devant Félix puis devant Festus).

Les évangiles décrivent une situation limitée dans le temps : vis-à-vis du Temple, il est encore debout (70) ; les juifs ne se sont pas encore rebellés contre Rome (66), les Romains ne savent pas bien ce qu’est le christianisme et ne s’y intéressent guère (Actes 24 et 25), le rejet de l’Evangile et la violence contre les premiers chrétiens est le fait des autorités juives et uniquement d’eux.

Je pourrais également évoquer la question du fameux Seder de Pessah, ce grand repas familial des juifs qui est mis en place justement à partir de 90, dans la grande refondation du judaïsme, le judaïsme rabbinique cette fois, sous la conduite des chefs pharisiens. Ce grand repas pascal est parfaitement inconnu des apôtres et des évangélistes. Toutes les pratiques typiques du judaïsme rabbinique sont inexistantes dans les évangiles.

Enfin et c’est un sujet sur lequel je reviendrais, avec l’aide de Dieu, mais il faut que je poursuive les recherches : les lettres des apôtres, pour lesquelles les datations sont plus assurées, citent des paroles de Jésus que l’on peut aisément corréler aux évangiles. Cela nous fait placer les 3 évangiles synoptiques au plus tard, juste avant la première persécution des chrétiens par le pouvoir romain en 64.

Jean en revanche, parle des « Juifs » comme de l’archétype de celui qui rejette l’Evangile et il témoigne de la rupture déjà définitive entre les juif et les chrétiens : le rejet des chrétiens par les juifs est sa réalité et cela nous transporte dans cette période charnière 70 /90, avec la fin définitive de la mission chrétienne à l’intérieur du peuple juif. Au demeurant, Jean présente l’annonce de la destruction du Temple d’une manière différente : en Jn 2, 19-21, Jean met en scène un malentendu entre Jésus et les Juifs qui lui donne l’occasion d’un glissement entre le sanctuaire du Temple et le sanctuaire véritable qui est le corps de Jésus. Il transforme la prophétie de l’annonce de la destruction du Temple, en annonce de la résurrection du Christ : en quelque sorte, le Temple étant désormais détruit, il n’est plus la peine d’en faire état, il actualise la parole de Jésus en la rapportant à une réalité éternelle et définitive: la résurrection du Christ.

Je vais continuer en évoquant Paul.

Catholique


Wahrani a ecrit :

 Bonjour, Chère Catholique,

 J’ai bien aimé votre citation ‘On trouve sous la plume de Paul, des formulations quasi-johanniques ‘ 

Aussi je me demande si le fait d’adopter une approche intertextuelle pour étudier des textes peut apporter quelque chose de nouveau, mon avis pas nécessairement sur des écrits d’une même personne étant donné que les formulations appliquent la même définition.

Et si les écrits de Jean ne sont pas celle de Paul ?

Les textes du Nouveau Testament, et Actes ont été écrits en dehors de la Judée en grec par les Gentils bien après la conquête romaine de la Judée et de l'exil des Juifs et ces auteurs ont choisi de revisiter et de situer les écrits dans une ère et cadres lointains. Il faut précisé ici de ce qui a été dit plus haut: les textes chrétiens ont été écrits après les événements.

 Le premier glissement de la théorie johannique hors du traditionnel Judaïsme peut être repéré dans les passages johanniques en faisant porter l’insistance sur les personnages pressentent les conditions christologiques de Jésus donc le discours johannique présente la vie de Jésus au lecteur adepte pour donner une interprétation johannique des propos de Jésus, qui les mis en relief.

 Surtout que l’évangile de Jean exprime le souci de se mettre au service d’une assemblée dont le grec est la langue habituelle et pour qui le langage et les usages juifs ne sont pas connus. Comme exemple sur ce point, on peut constater que les adeptes mentionnés dans 3 Jn 1,9.12 portent tous des noms latins et grecs: il s’agit de Gaïus, Diotrèphe et Démétrius.

 Combien de fois, faute d’une concordance de longues et infructueuses recherches ont déçu et découragé les érudits chrétiens et tous qui s’occupent d’études bibliques, C’est ainsi que toutes les études et recherche faite en direction d’une approche intertextuelle du nouveau testament se sont avères nulle, sauf bien entendu celles commandités par les Instituts et Universités catholiques.

 Les religieux juifs d'aujourd'hui attestent également du fait que l'orientation des évangélistes et la désinformation sur le judaïsme sont évidents tout au long du Nouveau Testament; en particulier les Évangiles et les Actes des Apôtres. Leur conclusion est simplement; les accusations hardies et l'animosité présentée envers les juifs sont certaines et trahissent une pensée non juive dans leur écriture.

 La tradition chrétienne nous dit que l’évangile de Marc, le premier, a probablement été écrit à Rome après 80 pendant la guerre juive ou après la chute de Jérusalem et la destruction du Temple. Marc a dépeint les Juifs, sous le nom de Pharisiens comme des ennemis jurés de Jésus.

La tradition chrétienne rapporte que l’Evangile de Matthieu a été composé longtemps après 90 à Alexandrie, en Egypte ou à Antioche, en Syrie.  L’auteur de  Matthieu a essayé de montrer que Jésus a accompli les prophéties et qu'ils ont prédit le remplacement des Juifs par les chretiens.

Quant à l’Evangile de Luc, on suppose qu’il a été écrit longtemps après 90 à Ephèse ou en Grèce. Le même auteur a composé Actes, la première histoire de l'Église chrétienne, considérée comme un drame littéraire de l'Église primitive. Luc n'avait aucune sympathie et encore moins connaissance des Juifs ou de la Judée. L’évangile de Luc introduit une grande partie du même matériel trouvé dans l’Evangile de Matthieu et tous deux répètent une grande partie du matériel dans l’Evangile de Marc. L'évangile de Luc montre également des lacunes. Il note que les pharisiens ont averti Jésus du danger et que Jésus a distribué des épées à ses disciples.

 Les traditions disent que l’Evangile de Jean a été compilé après 100 EC. Il peut avoir été commencé en Judée et atteint ses derniers stades et son développement final à Ephèse, en Asie Mineure. L'auteur a vécu à une époque où le christianisme avait déjà fait de grandes percées dans son environnement. Il était tellement éloigné du monde dans lequel Jésus avait vécu qu'il le décrivit comme un étranger au judaïsme et un ennemi des Juifs qu'il qualifia de satanique. Dans cet évangile, Jésus est présenté comme une divinité.

 Ce qui est très troublant, c'est que toute l'écriture chrétienne en cours depuis le début a connu la première citation du nom de l’apôtre et son évangile qu’après 180 après JC, ce qui indique que ces écrits étaient non apostoliques et ne sont que l'œuvre d’inconnus rédacteurs au nom des apôtres, cela explique leurs différences doctrinales.

 Lorsque l'on compare les écrits canoniques et apocryphes du Nouveau Testament, il est important de rappeler qu'il ne s'agit pas d'informations de première main. Il s'agit simplement d'un choix entre des points de vue doctrinaux, le choix étant fait par des hommes ayant un parti pris doctrinal (à savoir, les derniers disciples de Paul).

 Pierre a renié. Judas a livré, la situation est analogue. L'un et l'autre ont été les complices des adversaires de Jésus. L'un et l'autre ont eu conscience d'avoir commis un crime abominable. Mais après prise de conscience de la faute, leur évolution n'a pas été la même. Il faut là encore tenir compte du fait que le N.T. a été écrit après les événements et donc que la figure de Judas a été noircie et celle de Pierre rétablie.

 Dans notre débat, nous, voila amené à aborder une question sérieuse sur la relation Jésus Paul et les problèmes qui l'entourent. Aussi pour être franc, j’avais toujours par convictions personnel estimait que Paul reste le fondateur d'une nouvelle religion et subdivisionnaire des enseignements  et de la vraie foi en Jésus?"

 Pour résumé mes opinions sur Paul, je voudrai vous faire référence d’un Livre intitulé ‘Examen critique de la Vie et des ouvrages de Saint Paul » par M. Boulanger.

Cet auteur a recueilli des histoires ecclésiastiques, et des écrits des pères, plusieurs sujets montrent les opinions qui prévalaient parmi les différentes sectes de chrétiens à l'époque, le Nouveau Testament, tel que nous le voyons maintenant, a été déclaré Parole de Dieu par vote.

 Les extraits suivants sont tirés du deuxième chapitre de cet œuvre :

Les Marcionistes (une secte chrétienne) supposaient que les évangélistes étaient remplis de faussetés.

Les Manichéens, qui formaient une secte très nombreuse au début du christianisme, rejetaient comme faux tout le Nouveau Testament, et montraient d'autres écrits tout à fait différents qu'ils donnaient pour authentiques.

Les Cerinthiens, comme les Marcionistes, n'ont pas admis les Actes des Apôtres.

Les Encratites et les Sévéniens, n'ont adopté ni les Actes ni les épîtres de Paul.

Chrysostome, dans une homélie qu'il a faite sur les Actes des Apôtres, dit qu'en son temps, vers l'an 400, beaucoup de gens ne savaient rien ni de l'auteur ni du livre.

Sainte Irène, qui vivait avant cette époque, rapporte que les valentins, comme plusieurs autres sectes de chrétiens, ont accusé les Écritures d'être remplies d'imperfections, d'erreurs et de contradictions.

Les Ebionites, ou Nazarins, qui furent les premiers chrétiens, rejetèrent toutes les épîtres de Paul et le regardèrent comme un imposteur. Ils rapportent, entre autres, qu'il était à l'origine un païen, qu'il est venu à Jérusalem, où il a vécu quelque temps; et que voulant épouser la fille du grand prêtre, il se fit circoncire; mais cela ne pouvant l’obtenir, il se querellait avec les Juifs et écrivait contre la circoncision, contre l'observance du sabbat et contre toutes les ordonnances légales.

 Pour bien illustrer ma petite interprétation personnelle sur Paul de Tarse, je voudrai passer à l'examen du rôle personnel joué par Paul dans la persécution d'Étienne. On nous dit:

 «Les témoins ont déposé leurs manteaux aux pieds d'un jeune homme du nom de Saul. Alors ils ont lapidé Étienne, et ce faisant, il a crié: 'Seigneur Jésus, reçois mon Esprit.' Puis il est tombé à genoux et a crié à haute voix: «Seigneur, ne retiens pas ce péché contre eux», et avec cela il est mort. Et Saül était parmi ceux qui ont approuvé son meurtre. "(Actes 7: 59-60).

 Certains érudits ont pensé que ce passage dégage trop de pétard littéraire pour être considéré comme historiquement vrai. Bien que Paul, dans ses épîtres, exprime la tristesse de son rôle antérieur de persécuteur du mouvement de Jésus, il ne mentionne jamais qu'il avait quelque chose à voir avec la mort d'Étienne; en fait, il ne le mentionne jamais. On peut affirmer que l'auteur d'Actes, ayant donné à la mort d'Étienne une place aussi importante que le premier martyr chrétien, n'a pas pu résister à faire une touche théâtrale d'introduire Saul dans le scénario à ce stade.

C’est à peu comme si Hitler est reconnu comme aimant les juifs !!!!!

 Selon les écrits pseudo-clémentins du deuxième siècle, Pierre avait toujours été fidèle à la Torah et était en désaccord avec Paul et ses enseignements. Ces écrits sont particulièrement importants pour le chrétien à lire et à comprendre. Les écrits pseudo-clémentins sont appelés ainsi parce qu'ils ont été attribués à tort au pape Clément I qui vivait à la fin du premier siècle de notre ère. En raison de l'attribution à Clément, la littérature a été préservée en tant qu'écrits patristiques. Ils sont désormais reconnus par la plupart des érudits comme des œuvres juives chrétiennes ou ébionites de la fin du IIe siècle ou du début du IIIe siècle

Pierre s'est opposé aux vues de Paul concernant le respect des exigences de la Torah.

Dans Gal .. 2 Paul a annoncé,  "J'ai opposé Peter à son visage parce qu'il avait tort."

 La lettre de Jude, écrite vers 90 EC, montre également le conflit au sein de l'Église à propos de philosophies divergentes qui ont continué à faire rage après la mort de Pierre, Jacques et Paul. La lettre a été interprétée par certains comme une critique des Gnostiques tandis que d'autres la voient comme une indication du conflit entre les écoles paulinienne et nazaréenne.

 Le soutien à cette dernière vue vient de 2 Pierre. L'auteur est inconnu et la lettre a été datée par des érudits entre 100 et 150 EC. Elle est considérée comme une réponse à certains des problèmes de Jude, ce qui indique que la controverse s'est poursuivie pendant quelques siècles.

 Tout dans l'Ancien Testament et le Nouveau Testament n'est pas faux! Tout ne va pas mal! Mais beaucoup de choses sont cachées et ces choses doivent être révélées et enseignées aux chrétiens du monde dans l'espoir qu'ils puissent apprendre et se repentir en cas de mal. Tous les auteurs des Évangiles et des Actes ont exprimé les idées de Paul selon lesquelles Jésus était divin et que l'obéissance à la Loi a été remplacée par la foi en Jésus. Jésus était un Juif,  non chrétien. et voulait seulement vivre et prêcher parmi les Juifs.

 Si l'on croit que Paul avait de telles pensées, alors il a changé au cours de sa vie. Si l'on passe du temps dans des études religieuses comparatives, on voit que la plupart des histoires appliquées à Jésus, par les auteurs de l'Évangile et même par Paul lui-même, trouvent leur origine dans les exploits et la vie des dieux du soleil des nations païennes.

L’histoire d’Abraham commence par une généalogie, un personnage saisissant est son immense ferveur, son refus de céder aux compromis avec les mensonges de son temps immédiatement suivie par l’alliance, que le récit suit à partir de cet instant. Ibrahim se manifeste dans le Coran qui nous donne déjà une certaine coloration à la figure abrahamique.

 Dans le Coran, Ibrahim est mentionné en raison de son rôle de modèle et de son rejet du polythéisme. Son parcours est donné en exemple pour les croyants vertueux, alors que dans la Bible, à la conversion d’Abraham fait l’objet d’une simple allusion.

La littérature Islamique a précisé le récit abrahamique, en donnant aux différentes anecdotes une nouvelle chronologie.

L’exégète musulman Muqàtil ibn Sulaymàn (8eme siècle) cherche à expliquer comment Abraham en est arrivé à questionner la nature de Dieu., il place l’épisode décisif durant l’enfance d’Ibrahim. Le jeune prophète s’essaie à un dialogue savant avec sa mère :“Qui est mon seigneur ?” demande-t-il.

Sa mère a du répondre immédiatement, ‘C’est moi, pourquoi ?

L’enfant médite la réponse et renchérit “Alors dis-moi, qui est ton seigneur ?”

Impassible, elle répond : ton père. Ibrahim continue, “Qui est son seigneur, alors ?” Ce à quoi sa mère, commençant à s’inquiéter, répondit par une gifle et lui dit de garder silence.

Plus tard, rapportant la conversation à son époux, elle ajouta qu’elle était convaincue que leur fils était l’enfant de la prophétie, et qu’il changerait leur religion.

En effet, les musulmans se réclament de l’affiliation d’Abraham, de cet homme qui purifia le monde de l’idolâtrie, et se voient comment poursuivant sa mission, l’Islam, a fait un usage particulier de la figure abrahamique. Jusqu’à nos jours, la fête musulmane d’Aid al-Adha est célébrée en sa mémoire.

En final, je voudrai partager mes convictions à propos du raciste qui sévit nouvellement dans les pays occidentaux et l’ambiguïté entretenue autour du terme racisme  dans la presse avide du sensationnelle d’une islamophobie rampante. Le constat est amer, c’est bien dommage..

En France, il existe un  racisme  anti-peuple, un racisme, anti-Etranger, voilà le problème !

Par ailleurs, la lecture de certaines presses, qui nous rapportent que des Pasteurs Américains Pentecôtistes suggèrent des remèdes fantaisistes contre le Coronavirus, j’ai trouvé cela bien plus amusant et pour bien situer cet Obscurantisme, je viens de faire publier un article : 

https://www.alterinfo.net/La-guerison-divine-du-pentecotisme-contre-le-Coronavirus-_a155765.html

Avec mes amitiés

Wahrani


Catholique a ecrit :

 Bonjour cher Wahrani,

Mon café étant bien chaud et la pluie tombant à verse, je reprends avec plaisir notre conversation.

Je vais vous faire partager mon expérience personnelle de ces gens-là. J’avais des amis protestants évangéliques et j’allais de temps en temps assister à leur culte du dimanche. C’était simple et joyeux et digne, avec des chant, des prières et un commentaire de la Parole. Au début des années 90, ils ont vu arriver dans leurs communautés, des missionnaires américains pentecôtistes, ces fameux « Born again » qui sont venus leur expliquer qu’ils n’avaient pas reçu l’Esprit Saint, que leur baptême ne valait rien (surtout s’il l’avait reçu enfant) et qu’ils ignoraient tout du véritable Evangile (le leur évidemment). Mes amis ont regardé ces gens comme d’aimables illuminés qui viendraient leur apprendre l’Evangile, à nous qui étions chrétiens depuis de nombreuses générations ! Ils ne les ont pas pris au sérieux.

Mais ces gens ont troublés les personnes les plus vulnérables à qui ils ont vendus du rêve et ils ont aussi attiré toutes sortes de beaux parleurs qui y ont vu une aubaine pour battre leur beurre ! Le visage du protestantisme évangélique français en a été transformé : le pentecôtisme l’a entièrement phagocyté, grâce au tapage des charlatans qui en vivent, au détriment de personnes vulnérables psychologiquement ou socialement. C’est très grave et les abus y sont nombreux. Vous l’avez peut-être su mais l’épidémie de coronavirus en France a été propagée à partir d’une grande célébration d’une de ces méga-church pentecôtiste de Mulhouse…

Ils rendront compte de chaque âme qu’ils auront souillée de leur manipulation détestable devant leur Créateur.

Pour ma part, il se trouve que je n’ai pas reçu d’éducation religieuse pour toutes sortes de raisons qui tiennent en particulier au divorce de mes parents quand j’étais enfant. J’ai été baptisée tout bébé mais je n’ai pas fait le caté, ni le parcours habituel (1ère communion, confirmation). J’ai été confirmée à l’âge adulte, à peu près à cette époque-là, au début des années 90. Quelques jours avant cette importante célébration, j’ai reçu un long courrier d’une de mes amies totalement tombée sous la coupe de ces gens-là, où elle m’expliquait que l’eucharistie était un culte satanique et que je m’apprêtais à faire allégeance à Satan.

J’ai perdu des amis, persuadés qu’ils étaient, du seul fait que j’étais catholique, que je servais le Diable.

Alors, vraiment, Wahrani, je partage votre avis sur le grand danger et le tort qu’ils font aux musulmans, comme aux chrétiens. Je crois d’ailleurs que les malheureux qui tombent dans le piège, sont plus à plaindre qu’à blâmer et qu’il faut essayer, avec douceur, de leur faire comprendre à quel point on les a trompés.

Les expressions « Ancien testament » et « Nouveau testament » sont bien d’origine scripturaire. Elles sont utilisées par Paul dans 2 Corinthiens 3, 14 et dans Hébr 9, 15. En grec, c’est le mot « diatheké » qui est employé qui est traduit indifféremment par « alliance » ou « testament ».

Le nœud du problème est le suivant : les premiers pères, apostoliques ou de l’Eglise, ne se sont jamais intéressés à la façon dont le Nouveau testament  a été rédigé et compilé. Il faut attendre Irénée de Lyon, à la charnière entre le 2ème et le 3ème siècle pour avoir un début d’histoire des écritures chrétiennes.

Les historiens en sont réduits, on va dire, à des constatations portées par les textes eux-mêmes.

Par exemple, l’existence des textes apocryphes est mentionnée par Justin de Naplouse vers 130 et Irénée, vers 180. On ne peut faire remonter ces textes au-delà de ces dates. De même pour les textes du Nouveau Testament qui sont cités par les pères apostoliques : ils traduisent l’existence d’un canon reconnu de fait sans qu’il soit besoin d’en publier une liste officielle qui s’imposerait à l’Eglise universelle. Et comme vous le dites, il y a eu des textes « flottants » : le Pasteur d’Hermas était reconnu ici et là, avec d’autres textes qui étaient très populaires et appréciés et conformes à la foi. C’est l’émergence de textes pas tant « apocryphes » que contraires à la foi reçue des apôtres qui a conduit à substituer la norme à l’usage. On n’a pas tant cherché à constituer un canon qu’à écarter des textes qui n’étaient pas inspirés, voire franchement hérétiques.

En effet, Jésus et ses apôtres s’exprimaient en araméen et le Nouveau Testament est plein de tournures sémitiques qui trahissent la langue d’origine de ses auteurs. Là encore, il y a des montagnes d’hypothèses et d’articles sur la question de savoir si les évangiles ont été écrits d’abord en araméen avant d’être traduits en grec ou s’il y a eu une écriture directement en grec. Irénée affirme que l’évangile selon Saint Matthieu a été écrit en langue hébraïque avant d’être traduit en grec. C’est possible puisque son évangile est tournée vers l’annonce de l’Évangile aux juifs. Toutefois, il n’existe aucun manuscrit ni aucune preuve directe d’un état premier des évangiles en araméen.

Ajoutez à cela plusieurs circonstances historiques contenues dans les Actes des Apôtres : l’Evangile est accueilli très tôt par les Juifs « hellénistes » (ça veut tout dire), par les craignants Dieu (également hellénophone) et rejeté tout aussi rapidement par les juif palestiniens araméophones mais qui connaissaient également le grec.

Mon point de vue est que les divers écrits du Nouveau Testament ont été directement écrits en grec parce qu’ils étaient destinés à un public dont c’était la langue usuelle. Et en plus, ces textes avaient vocation à circuler de communauté en communauté (Colossiens 4, 16), dans un Empire romain où le grec était langue commune, langue de culture et de littérature. Quant aux réécritures des copistes, je ne suis pas convaincue : d’abord parce que les manuscrits les plus anciens ne portent pas de trace de réécriture (une variante sur 1 ou 2 mots n’est pas une réécriture, pas plus qu’une lectio facilior…) et portent au contraire une remarquable stabilité du texte ;  enfin la langue, le style et l’intention de l’auteur sont d’une homogénéité remarquable d’un bout à l’autre des textes. Matthieu emploie un vocabulaire numismatique et fiscal précis qui est sa marque d’auteur et trahit son premier métier ; Luc emploie des termes cliniques et professionnels qui correspondent à son métier de médecin. Des scribes bien ou mal intentionnés n’auraient pu intervenir sans que ce soit évident parce qu’ils auraient saccagé l’unité et la cohérence de l’ensemble. 

Quand Paul écrit, il répond à des situations locales dont il a été informé ou à des lettres, perdues maintenant, envoyées par les communautés pour le consulter sur des points soit de discipline interne des assemblées, soit parce que des gens, les judéo-chrétiens, viennent perturber les chrétiens en essayant de leur faire adopter les observances juives. Tout ceci est trop concret et enraciné dans la réalité vécue des jeunes églises pour être le produit de l'imagination de leurs auteurs. Ce n'est que rarement et souvent quand la situation est particulièrement grave que Paul rappelle ou clarifie l'enseignement reçu.

Vous avez raison de dire que les apôtres étaient des gens simples et sans instruction. Il faut cependant nuancer. Matthieu Lévi était collecteur d’impôt, homme d’argent et d’administration, il avait une connaissance pointue des prophéties messianiques et structure rigoureusement son propos autour de son intention de démontrer que Jésus est bien le Messie d’Israël, celui annoncé par les prophéties, pas par les attentes populaires ou rabbiniques d’un guerrier libérateur et sûr de lui. Jean était de famille sacerdotale et là aussi, s’il n’a pas suivi l’enseignement d’un rabbin qui lui donnerait autorité selon la norme juive, son évangile est tout imprégné de sa connaissance de l’Ancien Testament, y compris les textes dits « deutérocanoniques » qu’il connaît (en particulier Baruch). Paul lui, a été l’élève de Gamaliel, le plus grand rabbin de sa génération puisque descendant de Hillel.

Les apôtres n’avaient pas suivi le cursus rabbinique qui leur auraient permis d’édicter la norme (halakha) ; en revanche, leur connaissance de l’Ecriture était réelle et solide. C’est sensiblement différent.

Il y a un sujet qui n’est que trop rarement l’objet de recherches et qui me fascine. Je suis persuadée qu’il contient nombre de réponses que nous nous posons : les liens intertextuels. Chez les différents auteurs du Nouveau Testament, il y a de nombreuses expressions communes et des allusions, comme une évidence, à des épisodes des évangiles et donc au ministère public de Jésus. On trouve sous la plume de Paul, des formulations quasi-johanniques ; idem chez Pierre qui fait référence à l’attitude du Christ dans sa Passion comme quelqu’un qui a vu de ses yeux ce qu’il rapporte. Les auteurs ne s’étendent pas sur ce qu’ils considèrent comme acquis pour les destinataires de leurs lettres : ils ont les évangiles et la prédication orale apostolique à leur disposition et ils savent très bien à quoi ils font allusion.

Les prophéties et les promesses divines ont bien été accomplies. Selon le projet de Dieu, pas selon ce que les juifs attendaient. Ils ont loupé le coche en se trompant de perspective.

Le projet d’alliance de Dieu est pour l’Humanité entière et vous le dites avec raison : Dieu fait alliance avec Abram avant même la naissance de chacun de ses fils. La promesse est faite avant qu’Abram ait même rien de concret sur quoi appuyer sa propre foi. Il n’a rien, il est vieux, son épouse est vieille et Dieu lui fait une promesse totalement farfelue de bénir toutes les nations à travers lui. Abram n’est ni juif ni circoncis ni père. Sa richesse ne lui sert à rien et il va s’en aller en ne laissant rien ni personne derrière lui, juste son régisseur Eliézer de Damas à qui seront dévolus tous ses biens (Gn 15, 2). 

En dépit de la réalité, Abram va faire totalement confiance à la parole de Dieu, à ce Dieu qui s’engage en sa faveur, librement, gratuitement et sans rien demander en retour que son écoute et sa fidélité. Nous sommes loin des pratiques religieuses desséchées et de la nostalgie d’une grandeur passée, si tant est qu’elle ait existé.

Les vrais enfants d’Abraham sont ceux-là qui adoptent les qualités spirituelles d’Abraham, son attitude d'adhésion totale et aimante à la volonté de Dieu.

J'ai une petite interprétation personnelle, à partir de Gn 12, 7 : je crois que Dieu a longtemps cherche un homme avec les qualités du cœur qu'Abram avait, je crois que le Seigneur a murmuré à l'oreille de tous les hommes de ces générations "Je donnerai cette terre à ta descendance", cette terre-là, celle que tu foules en ce moment même, la tienne mais que le cœur des hommes est trop sec et fermé pour écouter autre chose que le ronron des pensées égoïstes. Abram est le 1er et le seul à avoir eu l'oreille du cœur suffisamment libre et accueillante pour entendre cette parole et y répondre. Il avait branché sa radio intérieure sur la fréquence de Dieu et capté le message. C'était à ce moment-là, sur cette terre-là. Cela aurait pu être un autre, ailleurs, à un autre moment. Que le Nom de Dieu soit sanctifié !

Je vous souhaite une belle journée ! A la joie de vous lire !

Catholique


Wahrani a ecrit :

 Bonjour Catholique,

Je partage pleinement le plaisir à converser et à débattre avec vous, et surtout je reste affecté à votre plaisir à me lire en sirotant votre bon Café, je voudrais simplement réitérer ma reconnaissance pour votre volonté de vous engager dans ce débat, donc merci pour cette amitié.

J’estime que débattre dans un respect mutuel nous permet sans aucun doute à découvrir la foi de l’autre pour renforcer la sienne à une époque où les interprétations humaines sont devenues des mots divins matérialisés. Si nous ne nous intéressons qu'à l'analyse des explications, alors que l'explication n'est pas une preuve en évitant tout autant la polémique stérile, pour conserver un optimisme et un objectif du dialogue pour qu’il soit mené à une conclusion logique et rationnelle.

J’avoue d’avoir un large respect pour vos convictions religieuses, ma croyance consiste à insister sur le fait que l'humilité et les limites de la sagesse humaine devraient et doivent tempérer nos propres convictions en matière de foi, donc je n’ai aucune haine pour personne, quant aux juifs et chrétiens, je respecte leur propre décision existentielle de croire autre chose.

Le musulman que je suis, n'a pas à réinterpréter les écritures chrétiennes, et mon islam n'est pas un concurrent parmi les religions, mais il fait croire que pratiquement toutes les anciennes religions dépouillées de leurs excès orientent toute personne réfléchie vers la croyance en un Dieu Unique et créateur de l’Univers et je peux imaginer toutes les personnes vivant la vie en paix. Dans mon quotidien je lutte avec cet argument depuis longtemps, mais plus je vieillis, plus il semble sage.

Comme je le disais dans un précèdent commentaire, je m’excuse vivement d’être trop long dans mes commentaires, écrire c’est mon métier, je ne peux rien y faire, je ne fais que rapporter ce qui me semble la vérité et surtout j’estime que toute approche intelligente et documentée d’une croyance est évidemment la très bienvenue. Encore une fois merci pour votre amitié !!!!

Je terminerai ce tour d’horizon en rappelant deux exigences du dialogue, le respect et l’amitié.

Je voudrai revenir un peu sur un sujet que j’avais à peine caressé lors de mon dernier, commentaire, l'obsession des missionnaires et leurs motivations pour convertir les musulmans, et surtout ce que je dénonce fermement c’est ce droit à vouloir coûte que coûte evangiliser en terre musulmane.

Selon les missionnaires évangéliques, ou «Born Agains», comme on les appelle, le monde est composé de deux types de personnes - celles qui sont sauvées et celles qui sont perdues. Leur système de croyances de base enseigne que tous les êtres humains naissent dans un état de péché et iront finalement en enfer pour toujours à moins qu'ils ne développent une relation personnelle avec Jésus le Messie et le Sauveur. Cette façon simpliste de voir le monde les pousse à vouloir sauver les bonnes personnes du sort de la punition éternelle par motivation totalement altruiste de sauver les autres.

Le missionnaire est très préoccupé par le fait que les musulmans profitent du sacrifice de rançon de Jésus sinon ils seront perdus. Mais cette urgence est basée sur le prix à payer. Si nous les musulmans reconnaissons que Dieu est juste, nous n’avons pas besoin d’une démonstration de sa justice. Mais le chrétien insiste sur le fait que nous devons reconnaître la crucifixion elle-même, et non la justice de Dieu, ou être perdus.

À ce sujet, le missionnaire a presque toujours une opinion minoritaire parmi les chrétiens. La majorité des chrétiens pensent la même chose que les musulmans en ce qui concerne la Bible.

Le musulman et le chrétien doit être prêt à admettre que les paroles exactes des quatre récits évangéliques ne sont pas les mêmes que le message de Jésus. La majorité des chrétiens pensent la même chose en ce qui concerne la Bible.

Quoi qu'un religieux commente un article sur mon Blog, m’avait signifié : "Où avez-vous obtenu vos explications ?"

Ou encore cette autre prêtre qui m’accuse :

Vos réfutations ne sont pas une preuve non plus votre mauvaise foi devient légendaire!

Il y a une fausse dichotomie dans le pensée du religieux missionnaire au discours haineux à l'égard des musulmans qui se répand et gagne en virulence avec un message obscur pour faire croire que l’islam est en perte de vitesse et que le temps de l’évangélisation est arrivé ou c'est encore un moyen pratique de ne pas tenir compte des écrits ou des opinions des musulmans qui ne sont pas d'accord avec leur vision, pour ensuite  envenimaient de manière intentionnelle la phobie publique envers l’Islam.

En Algérie nous avons vu les Pères Blancs n’ont pas manqués de décrire la femme musulmane comme l’esclave de l’homme musulman. Ils y font référence notamment pour critiquer la polygamie et le divorce, tares de l’instabilité familiale, selon eux, et de la volupté des musulmans.

https://dialogue-religion.forumalgerie.net/t297-le-vatican-sen-va-en-croisade-pour-les-mosquees-du-christ#1038

Néanmoins avec le missionnaire en allure de la bigoterie pratiquant le prosélytisme et la dissimulation stratégique, entend à démontrer la faiblesse de la religion islamique, le musulman a l’esprit vif et a vite fait de déceler toute tentative pour camoufler ou pour arranger la vérité.

Mais pourquoi font ils tout ceci ??

Quel est leur objectif ??

Démontrer que l’Islam n’est pas une Révélation et surtout que le Qur’an par la violence de ces textes n’est pas d’origine divin !!!!!!

Une spirale de la critique, c'est-à-dire la malhonnêteté comme un trait qui est contraire à la vraie foi en Dieu est un signe d'hypocrisie, ces religieux semblent être assez d'honorer leur propre commandement de ne pas porter de faux témoignage contre son prochain. La bonne chose qui me soulage un peu, c'est qu'au cours des 132 années d'occupation, aucun enfant musulman ne s'est converti au christianisme en Algérie! Et cela montre la force et la décence du grand peuple d'Algérie contre les activités missionnaires.

Le prosélytisme était  un acte à condamner !!!!!!

En 2018, j’avais dénoncé la béatification des Moines de Tibirine assassinés en Algerie, sur qui j’avais précisé que selon certaines informations, ces moines dans la plupart étaient des Militaires durant la Guerre d’Algérie, et même Officier de la SAS, ces ex : Baroudeurs reviennent plus pieux, animés d’un esprit de détention de vérité et de chargé de Mission, par Amour pour l‘Algérie et les Musulmans. Une chose certaines ces moines n’avaient rien de Saint, sauf pour l’église et le Vatican.

Enfin il me semble qu’on s’est éloigné un trop peu du sujet de notre topic, aussi je voudrai revenir sur le thème des Patriarches, je pense également que les juifs, les chrétiens et les musulmans ont un père commun, le prophète Abraham, le patriarche du monothéisme.

Aux  aléas de leur histoire, les juifs se réservent la paternité aux patriarches, Abraham, Isaac, Jacob, alors que c’est à partir du quatrième des fils de Jacob qui avait pour nom Yehouda que s’est formé la descendance des Juifs. Il n’y a aucune alliance abrahamique et nulle prédiction en faveur de leur nation juive n'a été accomplie. Le nombre des prophéties qui prédisent la béatitude et la grandeur du Juif est presque innombrable, mais si ces promesses faites aux Juifs furent effectivement véritables, il y aurait déjà longtemps que la nation juive aurait été et serait encore le peuple le plus nombreux, le plus puissant, le plus heureux : aussi, dira-t-on, il est très naturel qu'un peuple vaincu et captif se console dans ses maux réels par des espérances imaginaires avec un croyance tribale qui pleure sur son passé.

L'alliance de Dieu avec Abraham a été contractée avant qu'il n'ait des enfants (Gn 12: 2-3). Cette alliance avait été réitéré  après  la naissance d'Ismaël et avant  la naissance d'Isaac (Gen 17: 4).

La promesse de Dieu de bénir les familles de la terre par les descendants d'Abraham a été répétée et tous les humains sont concernés.

Je voudrai avant d’achever mon interprétation, revenir sur votre dernier commentaire, quant à   l’apparition du christianisme, aussi sans vouloir remettre en question la véracité du Nouveau Testament, je pense que ces écrits sacrés ne sont parvenus qu'après des décennies de transmissions orales et des années de réécritures toujours selon les croyances de certains groupes et scribes au début du christianisme. En premier lieu, Jésus n'a écrit aucun livre et n'a donné aucune recommandation d'écrire son enseignement comme en témoignent les quatre Évangiles. Ni lui ni ses apôtres n’ont donné la liste et n'ont approuvé aucun des vingt-sept livres du Nouveau Testament.

Ils n'ont ni utilisé ni introduit les termes Ancien et Nouveau Testament. Tous les livres du Nouveau Testament ont été écrits après les apôtres. Tous ces textes sont en langues grecs ceci présente un problème, quant on sait que la langue maternelle de Jésus était l'araméen, et même s'il savait le grec, il ne le parlait pas avec ses apôtres, dont beaucoup étaient des pêcheurs sans instruction. Sans aucun texte araméen survivant, les paroles réelles du Christ sont perdues, On sait aussi que durant 30-50 s’était essentiellement une période de tradition orale une période d’incertitude et conjoncture avant les premiers documents écrits par Paul de Tarse qui n'a jamais connu ni rencontré Jésus.  

De plus, Paul détestait à l'origine les chrétiens  (Galates 1:13, 1 Corinthiens 15: 9) et Un de ses crimes a été de tuer Étienne en 36 (Actes 7:57.58.59). Ces écrits sont les premiers documents concernant le christianisme. Pendant les deux siècles suivants, les quatre évangiles seraient couplés à une multitude de lettres, épîtres, histoires et apocalypses différentes, selon ce qu'un groupe particulier jugeait ad hoc pour sa compréhension de Jésus-Christ et de son message ainsi on trouve que le catholicisme par exemple faisait partie d’une dizaine de dénominations au sein de l'église primitive, le gnosticisme, le montanisme, le marcionisme. Lorsque les récits des enseignements de Jésus ont commencé à circuler, les groupes indépendants les complétaient avec leurs propres traditions sur le sauveur, et ses propres versions étaient l'Évangile. C'est cette lutte majeure qui divisera le christianisme dans l'église primitive.

Il existe  des  preuves que de nombreux groupes, des chrétiens excentriques aux gnostiques purs et simples, produisaient des Évangiles à partir du deuxième siècle pour faire passer leurs idées sous des noms apostoliques et leur littérature comprenait également des Actes, des Épîtres et des Révélations. Cela s'est produit très tôt. Vers 110, Polycarpe citait, dans sa lettre aux Philippiens, une version des Actes appelée version occidentale, qui est plus longue que l'autre version.

En conclusion, chère Catholique, à la lecture de ce commentaire, vous trouverez des informations rudes qui seront complètement nouvelles pour une chercheuse de vérité, que vous êtes. Je vous assure que les détails, faits et informations cités concernant le problème et la rupture dans l'Église sont documentés bien en dehors du Nouveau Testament, sans aucun doute ce que je partagerai avec vous est LA VERITE que vous pourriez vérifier par vous-même à partir des sources savantes sur le Web.

Comme je l’ai toujours dit le musulman que je suis, ne doit pas interpréter les écritures chrétiennes, mais je peux seulement constater que contrairement au christianisme, l'islam est apparu de toute façon simple et claire. Aujourd'hui, le christianisme est presque éteint en Occident, cela fait peur si ceci précède probablement une ère de nihilisme spirituel. Le seul domaine de croissance est l'évangélisation (des migrants) où les émotions se laissent s’acheter, toute pensée rationnelle est jetée à la mer. Certaines églises deviennent des discothèques dans une tentative désespérée d'attirer les danseurs; d'autres deviennent des salles de bingo. Les bons chrétiens restent chez eux en masse dimanche: pour beaucoup d'entre eux, donner à manger aux animaux dans un parc zoologique semble plus significatif.

Je me souviens qu'un de mes amis chrétiens s'est plaint que la messe n'a jamais semblé être la même quand ils sont passés du latin au français, c'était mieux quand on ne pouvait pas le comprendre disait-il !!!!!!!

Avec mes amitiés

Wahrani


Wahrani a écrit :

  Je vous cite : Mais, Eh … Oh… Kader, c’est oublier que l’Algérie a été colonisée par les turcs bien plus longtemps que les français : 30...